Le député RCD France Nord, le docteur Rafik Hassan, réagit à la rencontre du ministre chargé de la Communauté nationale à l'étranger, Djamel Ould Abbès, le 19 septembre, à Paris avec des représentants d'associations. « Le ministre en charge de la Communauté algérienne à l'étranger, Djamel Ould Abbès, a réuni à Paris notre émigration autour d'un repas du Ramadhan. Paris : De notre bureau Il n'a en revanche pas cru devoir inviter ses députés. En tout cas, en tant que tel, je n'ai été informé de cette initiative qu'après coup, par la presse. Comment interpréter cette attitude, sinon comme une volonté délibérée d'écarter les représentants légitimes de millions d'Algériens vers lesquels on prétend ‘'jeter'' une passerelle ? Le ministre a annoncé, sans plus de précision, la mise en place d'un certain nombre de structures pour mieux répondre aux attentes de cette communauté qu'on a l'impression de découvrir près d'un demi-siècle après l'indépendance. » Cette déclaration fleure bon la langue de bois. Il s'en dégage un parfum de démagogie qui dissimule mal une méconnaissance, voire une négation, de liens réels et profonds n'ayant évidemment pas attendu une initiative du pouvoir pour s'établir. Et ce n'est certainement pas en ignorant les députés de l'Emigration que l'objectif sera atteint. En premier lieu, il n'est pas inutile de rappeler que si de tels liens entre l'Algérie et la diaspora subsistent, ils sont enracinés dans une revendication ancienne du RCD. Il convient également d'informer M. Ould Abbès que si son ministère existe, du moins en tant qu'organe dédié à l'émigration, mais malheureusement ballotté entre les Affaires étrangères, la Solidarité et autres offices ministériels, c'est parce que le RCD n'a pas cessé d'en réclamer la création. Djamel Ould Abbès n'a finalement pas innové en la matière, car le mépris du ministre à l'égard des députés n'est pas une première. « En violation des textes, les représentants de l'Emigration n'ont, en effet, jamais été associés à la recherche de solutions aux problèmes de notre communauté. La marginalisation concerne l'ensemble des députés, ainsi que l'illustre trop souvent le recours abusif à l'ordonnance pour l'adoption des lois importantes. Dernier exemple en date : une nouvelle disposition restrictive concernant le déménagement des émigrés a été insérée dans la loi de finances complémentaire et adoptée sans débat, bien entendu. Malgré cela, le gouvernement feint de s'intéresser subitement au sort de nos ressortissants. Cela ne peut avoir d'autre explication que la perspective électorale de 2009. Les précédentes consultations, dont on connaît par ailleurs les opérations massivement frauduleuses, ont déjà été accompagnées d'un intérêt trop soudain pour être sincère. Il est évident que la réunion de la semaine dernière n'est rien d'autre qu'une manœuvre clientéliste à l'approche d'échéances politiques qui ne manqueront sans doute pas de déshonorer une fois de plus la démocratie. Notre émigration n'est pourtant pas dupe, nous non plus ! »