C'est un Djaballah affichant une parfaite sérénité et apparemment nullement affecté par les derniers « remous » qu'a connus son parti qui s'est présenté jeudi dernier devant ses militants à la salle de conférences de la maison de la culture Mohamed Laïd Al Khalifa. Une sortie qui semblait plus médiatique qu'autre chose. En fin tribun, Djaballah minimisera les récents événements qu'a connus son mouvement (la minicrise avec les dissidents) en reléguant ce sujet au second plan, même s'il s'attardera plus tard à amoindrir l'action « des sept », se permettant même de tourner en dérision les procédés employés par « ces gens-là », notamment l'action en justice - qu'il qualifiera de futile - qu'ils ont introduite en vue d'annuler le premier congrès du parti qui se tiendra du 29 au 31 décembre. Le conférencier dévoilera même une copie du dossier présenté par les dissidents à la justice tout en ironisant sur son épaisseur : « La majorité des pages de ce dossier est constituée de pages entières des statuts du parti et de quelques articles parus dans la presse... S'ils croient qu'avec cela ils peuvent aller loin dans leur entreprise, je leur souhaite bon courage. » Djaballah fera là aussi une allusion à ce qu'est devenu son ex-parti Ennahda. « Si ces gens-là veulent faire l'amère expérience de n'avoir aucun poids politique, libre à eux de faire ce qu'ils veulent... » Le président du mouvement El Islah dira aussi : « Toute cette agitation autour du parti, qui a coïncidé avec la tenue du congrès, vise en fait à déstabiliser le parti, car notre existence déplaît à certains. C'est la preuve que nous avons une véritable légitimité populaire. » Djaballah réitérera son soutien à la politique de réconciliation nationale et au principe d'amnistie générale tout en excluant les pieds-noirs et les harkis de cette réconciliation en usant d'arguments peu convaincants. Il précisera toutefois qu'il a de tout temps milité pour la réconciliation nationale et qu'il était donc naturel qu'il approuve et adhère à cette mesure, notamment un référendum sur cette question, même si ce n'est pas un allié du président ou que son mouvement ne fait pas partie des partis de la coalition présidentielle.