C'est un projet incomplet avec beaucoup d'omissions, mais intéressant, il mérite donc notre bénédiction. » C'est en ces termes que Djaballah résumera sa longue intervention jeudi dernier au centre culturel Mohamed Laïd El Khalifa, en faveur de la charte pour la paix pour laquelle se prononcera le peuple algérien dans moins de deux semaines. Le leader d'El Islah reprochera à cette charte, donc à ses rédacteurs, d'avoir soigné le volet social de la tragédie au détriment du politique en qualifiant le projet d'encourageant mais insuffisant pour le retour définitif de la paix. Il mettra un point d'honneur à rappeler que son parti était parmi les premiers à appeler à cette réconciliation dés le début de la crise. Par ailleurs, Djaballah, qui a soigneusement évité d'évoquer depuis des années sa participation au pacte de Rome de 1995, s'est félicité que son parti ait été parmi les premiers à répondre favorablement en ce temps-là à ce projet et de conclure : « La réconciliation n'est pas une nouvelle notion pour nous, nous avons toujours crié haut et fort que c'était la seule alternative afin de recouvrer une stabilité politique. » Et de s'en prendre violemment par la suite aux éradicateurs en les tenant pour responsables du pourrissement de la situation au milieu des années 1990. Malgré son adhésion quelque peu timide au projet de Bouteflika, Djaballah critiquera la charte en la qualifiant d'amnistie à peine voilée et non une réconciliation « à laquelle aspire la majorité du peuple » et d'ajouter : « On a profondément étudié les textes auxquels il manque certains détails sensibles comme la prise en charge politique des associations dissoutes... » A noter que le rassemblement de jeudi n'a pas drainé la grande foule habituelle qui avait pour coutume de remplir les meetings de Djaballah. Est-ce à dire qu'il y a une parfaite démobilisation des militants d'El Islah par rapport au référendum ?