A Barkat, nous voulons dire Baraket ! » Lors d'une conférence de presse organisée hier à Alger, les représentants du Syndicat national des praticiens de la santé publique (Snpsp) ont interpellé le ministre de la Santé sur les problèmes que subissent les médecins ainsi que les nombreuses incohérences qui caractérisent le secteur. Les syndicalistes du Snpsp s'étonnent que les statuts particuliers n'aient pas encore été adoptés. « Souvenez-vous de l'instruction de l'ex-chef de gouvernement appelant à accélérer l'élaboration des statuts particuliers : c'était le 1er septembre 2007 », rappelle Lyès Merabet, secrétaire général du Snpsp. Il poursuit : « Il n'y a aucun retour d'écoute de la part du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière par rapport au travail que nous avons fait ensemble. Ils n'ont pas daigné nous mettre au courant de ce qui se passe. Nous avons été mis à l'écart. Ils veulent confiner le Snpsp dans le statut d'opposant et de fauteur de troubles. » Les représentants du syndicat se disent « indignés » par la décision prise lors du Conseil de gouvernement de retarder la négociation du régime indemnitaire à l'année 2009. Le secrétaire général du syndicat a mis en exergue l'incongruité de la situation actuelle : les primes et les indemnités sont ainsi calculées sur la base de l'ancien salaire de base. « Cela démontre la facilité avec laquelle les responsables sont en train de gérer la carrière des fonctionnaires », commente M. Merabet. L'une des incohérences répertoriées par le Snpsp concerne une faute de frappe (inversion entre le poste de coordinateur et de chef d'unité) dans un décret présidentiel, privant ainsi les médecins ayant des postes de responsabilité de l'augmentation de salaire. Le premier responsable du Snpsp a précisé que les syndicats de la Fonction publique ne sont pas représentés dans la commission ad hoc. En clair, résume M. Merabet, ils veulent nous dire : « Prends ce qu'on te donne et tais-toi. » « On n'acceptera aucun marchandage ni retour en arrière. » « Les praticiens refuseront toute proposition qui ira à l'encontre de ce qui a été cosigné entre le syndicat et le ministère de la Santé », prévient l'un des représentants du Snpsp. Quid de la nouvelle carte sanitaire ? L'autre dossier abordé par les syndicalistes a trait aux difficultés de la mise en branle de la nouvelle carte sanitaire. Dans la mesure où les arrêtés de création des Etablissements publics hospitaliers (EPH) et les établissements EPSP n'existent pas, les nouvelles dispositions sont difficilement applicables. « Cette situation aura notamment des répercussions sur la situation des médecins en préemploi, ayant un contrat non renouvelable et qui touchent près de 8000 DA. Dans 99% des cas, ils ne retrouvent pas de postes de travail. Avec la non reconnaissance des EPH et des EPSP, ce sera encore plus dur », estime M. Mérabet. Sur le chapitre de l'augmentation des salaires des députés, le Snpsp s'est montré profondément « attristé » de la « légèreté » avec laquelle sont considérés les fonctionnaires et les citoyens algériens. « Le plus choquant réside dans le fait que cela intervient au moment où nous demandons une amélioration de nos conditions de vie pour vivre dans la dignité et non pas dans le faste », regrette M. Merabet. Il enchaîne : « Au sein des députés, il y a des salariés, des commerçants, des hommes d'affaires. Quelle est cette logique qui voudrait qu'en plus de leurs revenus et de tous les autres avantages dont ils disposent déjà, on y ajoute une augmentation aussi conséquente des salaires. Il serait, à mon avis, plus intéressant de leur accorder des indemnités en plus des salaires de fonctionnaires ou de patrons qu'ils perçoivent pour ceux qui se prennent la peine de se déplacer à l'hémicycle ? » Le responsable du Snpsp regrette également le fait qu'on « se compare à nos voisins marocains uniquement par rapport aux députés » et qu'on oublie tout les autres : médecins, enseignants, universitaires et ingénieurs. Et de s'interroger : « Pourquoi ces salaires ne sont-ils pas octroyés aux P/APC et P/APW ? » Par ailleurs, les responsables du syndicat des praticiens ont tenu à apporter une mise au point par rapport aux déclarations du patron de la Centrale syndicale sur l'activité de la fondation Friedrich Ebert. « Quand les gens trouvent un espace dans lequel il est possible de discuter, de débattre et de respirer, on nous dit qu'il y a de la manipulation et de la politisation », dit M. Merabet. Et de déclarer : « Que M. Sidi Saïd s'occupe de l'activité syndicale ! »