C'est un vent nouveau qui a poussé des personnalités de la culture algérienne de qualité incontestée à répondre à l'invitation de l'association Harkis et droits de l'homme. Il fut un temps où seuls les nostalgiques et revanchards auraient figuré au casting. Là, l'événement a amplement mérité le déplacement de gens insoupçonnables, comme l'ancien commandant de l'ANP, Mohamed Moulessehoul (Yasmina Khadra), directeur du Centre culturel algérien ; l'écrivaine Maïssa Bey, fille de moudjahid ; Mehdi Lallaoui, cinéaste et auteur du premier film sur le drame du 17 octobre 1961, ou l'universitaire Nabil Farès. Du côté français, des compagnons fidèles de l'Algérie comme Gilles Manceron, spécialiste sans concession du colonialisme français, les journalistes Jean Daniel et Jean Lacouture ou Ariane Mnouchkine (metteuse en scène). Il faut dire que les objectifs de « Français et Algériens art, mémoires et histoire » (à partir du 10 octobre à Paris à la Sorbonne, l'Hôtel de ville puis au Sénat essentiellement) sont de « mettre en commun différentes visions de l'histoire avec un regard lucide et sans complaisance ; porter un regard critique sur l'histoire officielle, celle de l'Algérie, celle de la France ». Il s'agit bien de parler sans oeillères de l'histoire franco-algérienne en général, dont une soixantaine de scientifiques, experts et artistes viendront témoigner : historiens algériens et français, ethnologues, sociologues, psychiatres, chercheurs, mais aussi, écrivains, cinéastes et artistes. Enfin, dans les parrains, on peut citer l'Agence nationale pour la cohésion et l'égalité des chances, la Cité nationale de l'histoire de l'immigration, le Sénat, la ville de Paris, la Région Ile-de-France, la Ligue des droits de l'homme, etc. Des hommages seront rendus à Germaine Tillion, Aimé Césaire et Albert Camus. Pour le grand public, certains films seront diffusés, notamment sur France 2 et Demain TV. Pour en savoir plus : www.harki.net