Qui n'y a pas été confronté un jour ? L'univers kafkaïen de la bureaucratie est brassé avec succulence dans le film Hadj Lakhdar et la bureaucratie, présenté en avant- première, dimanche soir, à la salle Ibn Zeydoun de l'office Ryad El Feth d'Alger. Le public y était en nombre et l'ambiance ramadhanesque aussi. Celui qui a crevé l'écran avec L'Imara, y campe le rôle principal soutenu, à l'occasion, par des d'artistes qui lui donnent souvent la réplique dans ces comédies. Réalisé par Abdelkader Merbah, le scénario co-écrit par Lamine Merbah et Aïssa Cheriet raconte les mésaventures d'un taleb d'une école coranique venu de son village natal passer un concours organisé en ville. Toujours succulent et ayant la réplique facile qui agace par moments, Lakdar monte en ville, non pour y tenir le haut de l'affiche, mais pour participer à un concours lancé sur la voie des ondes par un improbable comité de lutte contre la bureaucratie. Il y sera confronté, lui et des personnages tout aussi succulents. Lamine Merbah, le scénariste, s'efforce à travers ce film de faire revivre des situations « absurdes » et abracadabrantes auxquelles chacun est confronté. Il saura faire reprendre à son compte l'adage qui dit que « la seule chose qui nous sauve de la bureaucratie, c'est l'inefficacité. Une bureaucratie efficace est l'une des pires menace à la liberté ». L'exercice est réussi malgré quelques imperfections liées aux dialogues ennuyeux par moments. Le carnaval qui était dans la dechra, nom d'une comédie dans laquelle est apparu Boukhros, se retrouve à la faveur de ce film dans la ville, Alger en l'occurrence. Le pauvre bougre qui ne manque pourtant pas de piquant et de piques y est affronté. Tournée en vidéo et tirée en 35 mm, la comédie loufoque de deux heures a pu réunir des acteurs connus comme Hamid Achouri, Bakhta, Mourad Khan, Lynda Sellam et Farid Rocker. Chacun y a mis du sien avec les réparties qui leur sont connues. La bande originale du film ne manque pas aussi de faire adhérer le public au thème de la bureaucratie, souvent repris dans les films des réalisateurs algériens. Le groupe pop rock D'zaïer, toujours plus innovant, a su voir et écouter avec des sonorités toutes nouvelles, des situations que vit le quidam. Si ce ne sont pas les disputes de mégères, ce sont les affronts de guichetiers. La comédie Lakhdar et la bureaucratie sera dans plusieurs salles en octobre, dans pas moins de 12 villes d'Algérie, à raison, assure-t-on auprès du producteur, d'une semaine par lieu de projection. Le long métrage continuera à être projeté à la salle Ibn Zeydoun jusqu'au 5 octobre. Le témoin sera passé à la salle l'Algéria du 15 au 21. A Oran, Sétif et Blida, il sera projeté du 2 au 8, et à Annaba du 10 au 16 octobre. A Sidi Bel Abbès et Tlemcen, il passera à partir du 11 octobre. Viendra le tour de plusieurs autres wilayas de l'est et de l'ouest du pays.