Le film est à l'affiche à Alger, à la salle Ibn Zeydoun jusqu'au 5 octobre. On prend les mêmes et on recommence. Ce n'est pas un long métrage mais plutôt un sketch prolongé de la série Hadj Lakhdar, la fameuse série mi-figue mi-raisin distillée tout au long du Ramadhan sur notre petit écran. Lakhdar et la bureaucratie a été projeté en avant-première, dimanche soir, à la salle Ibn Zeydoun. Répondant à l'annonce radiophonique lancée par le centre de lutte contre la bureaucratie, Lakhdar, le taleb du douar, réunit toutes ses idées pour participer au concours national. Il prend le car en direction d'Alger. Mais grande est sa déception quand il arrive dans cette jungle. Au centre de lutte contre la bureaucratie il est balloté d'un étage à un autre, obligé de remplir une tonne de paperasses pour se voir à la fin rejeter comme un malpropre. Malmené, dépouillé de ses vêtements, Lakhdar vit en misérable, jusqu'au jour où il rencontre des miséreux comme lui, qui profitant de sa naïveté, l'utilisent comme écrivain public et se partagent les bénéfices. Aussi, une femme, voit sa fille divorcée, revenir à la maison grâce à la médiation de Lakhdar. Pour remercier ce dernier, elle l'invite à dîner chez elle et décide elle aussi de l'utiliser à son avantage en transformant sa maison en antre pour femme esseulées et éplorées à qui il prescrit des hrouz. Au-delà de l'aspect social, rabâché mille et une fois, cette farce coproduite par Lamine Merbah et l'Entv, se veut une copie conforme des tribulations du même Lakhdar Boukhors dans son feuilleton, ralliant à sa cause tout son «clan» pour faire de cette série soporifique une formule qui marche. Mais attention à l'usure. Lakhdar Boukhors, pour attendrir la populace, croit avoir trouvé le filon. Imiter la voix de Athmane Ariouet dans une dégaine de Boubegra, que Dieu ait son âme, ce n'est pas donné à n'importe qui. Lakhdar Boukhors joue sur le subconscient des Algériens. Mais imiter n'est pas créer. Les mimiques et autres expressions surfaites, démesurés et ronflantes peuvent faire rire un moment, mais sûrement lasser à la longue. Au casting de Lakhdar et la bureaucratie, il y a Hamid Achouri dédoublé à l'infini, Bakhta, Fouzi Saïchi, Madani Meslem, Mourad Khan, Farid Rocker, Mohamed Bessam, Nasrine Zerrouki, et Lynda Salem qui, après avoir campé le rôle de la fille, joue celui de l'épouse qui descend en ville chercher son mari, à tout prix...En l'absence de la «star» de la série, Lakhdar Boukhors, à cette avant-première, Lynda Salem nous confie qu'il y aurait un «présumé conflit» l'opposant à la société de production du film, «Isser Arts prod». A cela, le producteur et scénariste répond par la négative en rejetant en bloc ces supputations. En tout cas, le public a été déçu de ne pas voir Hadj Lakhdar. Lamine Merbah, frère du réalisateur, Abdelkader souligne: «J'ai voulu soulever deux problèmes fondamentaux qui minent notre société. Le système de la bureaucratie, ses lenteurs administratives et l'esprit même de bureaucrate. Pour cela il faut des lois. La solution réside dans l'homme car le citoyen est en butte à deux soucis: la réglementation et son rapport avec le commis de l'Etat, rapport souvent teinté d'animosité. Ce qui n'est pas une fatalité. Ce qui l'est ce sont les problèmes sociaux.» Lakhdar et la bureaucratie est à l'affiche à Alger, à la salle Ibn Zeydoun jusqu'au 5 octobre. Ensuite, il sera projeté dans les salles de cinéma et cinémathèques du territoire national du 2 jusqu'au 26 octobre.