Une contestation de grande ampleur a caractérisé, mardi la veille de Aïd El Fitr, les localités de Sidi Salem et Seybouse et de Boukhadra de la commune d'El Bouni. Tôt le matin, plusieurs centaines de citoyens hommes, femmes et enfants, ont dressé des barrages composés de pierres, de troncs d'arbres et de pneus brûlés. Ils se révoltaient ainsi pour réclamer des mesures d'urgence qui les mettraient à l'abri des intempéries à l'origine des inondations de leurs foyers. Dans cette wilaya, qui cumule de manière exacerbée, tous les maux sociaux depuis plusieurs années pour les populations, le temps n'est plus à l'attente des promesses de meilleure prise en charge faites par tel ou tel autre responsable local. Dans cette localité, où s'accumulent en effet les records sinistres de la désocialisation avec la hausse du chômage, l'insécurité, la drogue et la violence, des dizaines de manifestants de tout âge ont accaparé la route. La violence de leurs propos, leur colère difficilement retenue et leur détermination à casser et à agresser ont contraint de nombreux automobilistes à rebrousser chemin. N'était l'intervention des services de sécurité, la situation aurait pris une mauvaise tournure. Il faut dire que, dans cette wilaya, le délabrement est général. Les dossiers d'anomalies dans la gestion de différentes administrations se multiplient. Dans le milieu politique, notamment FLNiste, l'on craint que cette nouvelle révolte des exclus de Sidi Salem, Boukhadra et Seybouse soit dirigée principalement contre les inclus d'un système de gestion en total déphasage avec la réalité du terrain. Bon nombre d'élus affirment qu'à moins d'une réaction rapide des plus hautes autorités du pays, cette révolte pourrait gagner d'autres localités, communes de la wilaya et atteindre d'autres régions limitrophes.