Les citoyens sont stressés par la complexité des procédures administratives et les parcours pénibles que celles-ci leur imposent. Ces mots ne sont pas d'un administré mais du premier responsable de l'exécutif de la wilaya qui vient de saisir les responsables des différentes administrations pour les sensibiliser sur la complexité des procédures administratives dans lesquelles se perdent les citoyens. En un mot sur la bureaucratie qui pèse lourdement sur le quotidien des citoyens. Dans la wilaya de Béjaïa, le mal est profond. Le wali, M. Ali Bedrici, a pris l'initiative de mettre sur pied un groupe de travail avec la mission d'établir un diagnostic de la situation. La veille de l'aïd, le wali en a informé par courrier les différents responsables des directions de wilaya, qui sont sous sa coupe, et les présidents des assemblées populaires communales (APC), via les chefs des daïras, ainsi que le directeur général de l'OPGI. Tout ce beau monde a été interpellé sur le stress que la lourdeur des procédures administratives inflige au citoyen. Ce groupe de travail se doit « de proposer des solutions pour l'allègement des procédures pour les services ayant une relation directe avec les citoyens ». Les solutions pourraient être dans la suppression de certaines pièces de dossiers demandées, la réduction des temps d'attente, le renforcement en moyens humains,… . « Il est constaté que les citoyens peinent souvent pour obtenir des documents ou des prestations au niveau de différents services publics » écrit le wali pour toucher du doigt un supplice connu de tous et qui a pris racines dans les mœurs de l'administration. Le parcours du combattant qui est imposé aux citoyens, vécu et dénoncé journellement, commence, comme le rappelle d'ailleurs la correspondance, par les va et vient qui sont contraignants surtout pour les villageois qui souffrent de l'éloignement de l'administration. Si certains ont été plus ou moins décentralisés, beaucoup de services administratifs ne le sont pas. Les administrés sont souvent forcés à des déplacements répétés pour se faire établir un document où exprimer une doléance. À Béjaïa, le problème est aussi celui de la dépendance de certaines administrations de directions régionales qui se trouvent en dehors du territoire de la wilaya, soit dans la wilaya de Sétif. Un éloignement qui n'est pas sans désagréments sur les usagers. Des exemples : les directions du FNPOS, fonds national de péréquation des œuvres sociales, caisse nationale du logement (CNL),…. « La multiplication des pièces demandées pour la constitution des dossiers, alors que bien souvent ces pièces sont superflues ; la complexité des procédures d'instruction des dossiers conduisant à des lenteurs exagérées dans leur traitement ; la non information des administrés sur les suites réservées à leurs démarches et doléances ; les conditions d'accueil des citoyens » sont autant de points rappelés dans le courrier du wali. Il est ainsi demandé aux responsables saisis d'« œuvrer à faciliter la tâche aux citoyens ». Dans une autre correspondance, M. Bedrici en appelle à œuvrer à davantage d'ouverture de l'administration sur les citoyens en donnant suite à leurs requêtes et dans les délais appropriés. Il est vrai que les suites négatives sont souvent à deviner dans l'absence de réponse. « Une fois les doléances examinées par vos services, il convient de tenir les requérants informés des suites réservées à leurs requêtes. (…) cet aspect sera intégré dans les canevas d'inspection dans les différents services de l'Etat » est-il notifié. Le premier responsable de wilaya est convaincu que « cette méthode mettra fin au sentiment de mépris que ressent le citoyen face aux silences opposés à ses démarches par les divers services de l'Etat. Bien au contraire, elle exprimera le respect du aux administrés qui, bien informés, aborderont plus sereinement les différentes situations ». Le wali sera-t-il entendu ?