Un vent de panique inexpugnable et pour le moins révélateur d'un manque de prévention criant a soufflé le week-end dernier dans la daïra de M'chedallah, à une cinquantaine de kilomètres à l'est de Bouira. En effet, le jour de l'Aïd, au moment où tout le monde s'affairait à rendre visite aux proches et amis, le petit village de Tiksiriden, perché sur les hautes collines de la commune de Chorfa, en contrebas du mont Aghbalou, s'est trouvé sujet à une panique due à l'intoxication de plusieurs sujets, dont des familles entières qui se sont déplacées à l'hôpital de M'chedallah recevoir des soins leur évitant « une mort certaine ». Les quelques citoyens dudit village qui nous ont fait part de cette affaire parlent d'une intoxication due à l'eau potable. La déferlante des évacuations vers le service des urgences de l'hôpital a ainsi continué jusque dans la journée de vendredi, où des sources hospitalières ont affirmé avoir reçu plusieurs patients venus de ce village. A l'hôpital de M'chedallah, on nous a rassurés quant au fait que les sujets examinés ne présentaient pas de symptômes graves. Pour preuve, on avance qu'aucun des patients n'a été hospitalisé. On parle plutôt d'une panique générale. Cependant, si l'on rassure sur l'absence de germes d'une épidémie et qu'une enquête épidémiologique a été diligentée dès la première journée, les avis quant au nombre de patients examinés diffèrent. A l'hôpital, c'est le black-out. « Nous ne sommes pas autorisés à communiquer avec la presse et c'est au service de prévention de la DSP de vous donner les chiffres officiels », nous dira un permanent du service. Les villageois, quant à eux, annoncent plus de 200 personnes évacuées, au moment où l'APC et les services sanitaires parlent d'une soixantaine seulement ! Cependant, si la plupart des praticiens consultés parlent d'une intoxication due à la nourriture, les citoyens de Tiksiriden pointent du doigt l'eau, qui serait contaminée par les eaux usées. Certains parlent même de négligence dans l'entretien des conduites et du château d'eau qui seraient à l'origine de cette intoxication. Entre temps, au cours de la journée du vendredi, alors qu'un citoyen avait, selon nos sources, fait une waâda au village de Raffour, dans la commune de M'chedallah, un nombre important de citoyens qui en ont mangé ont rejoint l'hôpital en se plaignant de douleurs abdominales, assimilées à des symptômes d'intoxication alimentaire. Nos sources assurent ainsi qu'une enquête a été ouverte à cet effet. La population est dans l'attente des résultats des analyses effectuées. A présent, les patients redoutent encore des effets nocifs de ces intoxications. La peur se saisit des plus téméraires, notamment à Tiksiriden, où l'on ne fait plus désormais confiance à l'eau du robinet.