Peut-on dire que le tourisme est en voie de redorer son blason à Bouira ? Pour les responsables du secteur, la réponse est affirmative. A l'occasion des cérémonies et des réunions, il est déclaré : «Bouira dispose de potentialités incontournables», ensuite, «notre objectif c'est de réhabiliter le tourisme sous ses différents aspects, car c'est une source intarissable d'argent pour la région». En effet, les sites touristiques ne manquent pas au niveau de la wilaya. Le massif du Djurdjura qui domine la région au nord, offre une mosaïque de paysages d'une grande beauté. Ainsi, ce mont est connu comme site touristique d'intérêt national pour le ski, la randonnée, la spéléologie et la découverte. Le Djurdjura présente un grand potentiel du point de vue développement du tourisme de montagne.Ce patrimoine naturel prend racine le long de la montagne, à partir de la région de Haïzer, 8 km au nord de Bouira, jusqu'à la limite de la daïra de M'chedallah. On y trouve essentiellement des falaises et escarpements rocheux (Azrou N'thour, le col de Tirourda..), des grottes et gouffres, comme celui du Léopard situé à Akouker avec une profondeur de 1115 m. Ce gouffre est considéré comme le plus profond d'Afrique. Véritablement, la générosité de la nature est sans limite. En outre, les stations climatiques existant au cœur de cette auguste montagne sont d'une grande importance, en l'occurrence la station de Tikjda, commune d'El Esnam, Tala Rana qui se situe dans la commune de Saharidj, à une cinquantaine de kilomètres à l'est du chef-lieu ou encore le site de Mimouna qui domine le nord de Haïzer. En outre, cette richesse en matière de sites touristiques, comprend toutes les plus hautes montagnes, à savoir les trois points culminants que sont le massif de Haïzer à l'ouest, a 2094 m, le massif de Lakouker au centre, a 2305 m et le massif oriental, Lala Khedidja a 2308 m. Au pied du versant sud du Djurdjura, la nature offre ces dernières années un autre visage, depuis la mise en eau du barrage de Tilesdit. Le bassin de cette infrastructure qui est destinée à renforcer les ressources hydrauliques de la wilaya est devenu l'un des sites les plus fréquentés par les citoyens ces derniers mois. Adeptes de la pêche à la ligne ou non, ils sont nombreux à venir s'installer sur les rives du bassin, pour passer des moments paisibles, loin des tracasseries et du vacarme de la ville. Notons que par le passé, la wilaya de Bouira était très connue par les touristes qui venaient des quatre coins du pays et même de l'étranger, pour se rendre à Tikjda ou à la source thermale de Hammam Ksana qui est située dans la région d'El Hachimia, mais au lieu d'être réhabilités ou développés, ces sites sont livrés à l'abandon depuis plusieurs années. L'autre créneau à exploiter est le tourisme culturel, qui a une relation directe avec le patrimoine culturel et l'histoire de la région qui remonte à la période romaine. Les traces et les vestiges des civilisations passées témoignent de ce chapitre historique qui a marqué le passé de Bouira. Sour El Ghozlane, Aïn Bessem, El Hakimia, Al Adjiba et autres localités gardent à ce jour des ruines d'un passé lointain, qui pourrait constituer leur source de prospérité, si les autorités compétentes sasissaient cette aubaine. Faute d'une volonté de promouvoir du tourisme dans la région, ces sites montagneux, naturels, rupestres, thérapeutiques et archéologiques, montagnes censés être source de paix et de tranquillité, sont devenues déserts et les structures qui les composent nécessitent des réfections et des travaux d'aménagement. Cependant, même si des actions sont entreprises ces derniers temps, il y a lieu de noter que le développement du tourisme et l'amélioration de la situation du patrimoine touristique existant dans la wilaya ne sont pas pour demain. La région souffre d'un manque criant d'infrastructures hôtelières. Jusqu'à aujourd'hui, la wilaya ne dispose que de six hôtels, dont quatre ne sont pas encore classés, le total représente une capacité d'accueil qui ne dépasse pas les 400 lits. En plus de ces carences, qui nécessitent l'implication de l'investissement privé, l'état des routes menant aux différents sites, l'absence de partenaires et de cadres spécialisés dans la promotion du tourisme sous ses différents aspects, ainsi que les insuffisances dans la qualité de la prestation de service, sont des contraintes qui empêchent le développement du tourisme dans la wilaya. A l'approche de la période estivale et des vacances scolaires d'été, puisqu'il n'y a rien qui puisse les attirer au niveau de la région, les gens préfèrent se rendre dans d'autres endroits et régions du pays où les potentialités et le patrimoine sont mieux exploités au profit des touristes et vacanciers.