Lors de son exposé de la situation au chef du gouvernement, le wali de Ghardaïa a déclaré : « Nous étions complètement désarmés devant les forces de la nature. » Une phrase lourde de sens pour justifier la flagrante incapacité de l'administration à faire face à une catastrophe naturelle, en dépit des nombreuses expériences douloureuses traversées par le pays. Le wali a commencé par faire un round-up de la situation. « Le premier bulletin météo que nous avions reçu annonçait une pluviométrie moyenne, mais le second a fait état de fortes précipitations. A Ghardaïa, la pluviométrie n'a jamais constitué un problème, parce qu'elle ne dépasse pas les 50 mm par an. Or, lors de la catastrophe, en 20 minutes, les pluies ont atteint 60 mm. Immédiatement, toutes les routes ont été inondées et coupées. J'ai déclenché le plan Orsec (Organisation des secours) », a-t-il affirmé devant l'assistance. Surprenante, en revanche, était l'information qu'il a avancée à propos de la prévention. « Malgré cela, nous avons alerté la population à l'aide de haut-parleurs, la sommant de quitter les habitations… », a-t-il précisé. Pour lui, même le système d'alerte installé dans la vallée, et qui existe depuis des siècles, n'a pas fonctionné à cause de la violence des crues. « Les crues ne nous ont pas laissé le temps de réagir. Peut-être parce que c'était le jour de l'Aïd, les fonctionnaires étaient absents et les engins enfermés. Nous étions complètement désarmés. Il y a eu quand même une réaction spontanée des cadres qui ont rejoint les sites dès le début du déluge », a noté le wali. Ce dernier a précisé que les eaux avaient charrié voitures, gravats et débris sur leur passage et les routes étaient devenues impraticables. Par endroits, les routes étaient confondues avec les berges de l'oued à cause de l'eau dont le niveau a sensiblement augmenté. « Il fallait prévenir la population pour éviter des accidents, mais comment le faire avec des réseaux de communication coupés en un espace de temps très court, de même que les réseaux d'électricité et de gaz », a révélé le wali. Il a rappelé que la distribution de gaz avait été fort heureusement interrompue, il y a 15 jours, suite à une fuite accidentelle d'un pipe qui traverse l'oued. La catastrophe, selon lui, aurait pu être plus grave s'il avait été fonctionnel.