Le dollar aurait très largement entamé un retournement de conjoncture avec, à la clé, près de 16% de gain par rapport à l'euro et au regard des mercuriales des changes publiées ces deux dernières semaines, le regain de vigueur du billet vert est perceptible face à pratiquement toutes les monnaies mondiales. Le dollar qui a pris progressivement de la vigueur tout au long de l'année, s'est échangé dans la journée du 2 octobre dernier à 1,37 dollar pour un euro, alors qu'il n'était qu'à 1,39 à la mi-septembre. Quand on sait qu'à la fin du mois de juin, il était à 1 euro pour 1,50 dollar, tout laisse à penser que la monnaie américaine est bel et bien entrée dans un cycle de redressement qui pourrait la porter à d'autres records. Le rebondissement du dollar face pratiquement à toutes les devises, de l'Asie du Sud-Est, en passant par la zone Pacifique, l'Europe centrale et orientale, permet de croire qu'on assiste, bel et bien, à un processus planétaire avec lequel toutes les économies du monde devront désormais composer. Cet événement qui survient après un cycle de repli d'environ 6 années, confirmerait, de l'avis des spécialistes, l'amorce d'une nouvelle phase d'évolution du billet vert. De l'avis de nombreux éditorialistes de la presse économique française, le retour en force du billet vert s'inscrirait effectivement dans la durée, avec une tendance résolument à la hausse, quand bien même, il serait à craindre que son redressement se fasse en dents de scie, au gré des turbulences conjoncturelles, à l'instar des crises financières à rebondissements qui viennent de surgir et qui pourraient apparaître tout au long des prochaines années. Les mêmes spécialistes sont toutefois tous d'accord pour dire que la remontée du dollar est une tendance lourde avec laquelle il faudra désormais compter, certains allant jusqu'à parler de « l'avènement d'une nouvelle carte économique mondiale » qui ferait à nouveau la part belle au billet vert durant au moins les 3 années à venir. Une situation que pratiquement toutes les économies du monde verraient évidemment d'un bon œil, à commencer par celles de la zone euro dont les exportations étaient fortement pénalisées par l'excès de vigueur de leur monnaie. Avec un euro moins fort, les prix de leurs marchandises et services seraient assurément plus compétitifs à l'exportation et cela est valable pour pratiquement tous les pays exportateurs européens. Pays mono exportateur d'hydrocarbures dont les prix sont libellés en dollars, l'Algérie a, elle aussi, tout à gagner du regain de vigueur du billet vert. Ses recettes auront effectivement plus de valeur, notamment quand il faudra les échanger contre des devises – pratiquement toutes – qui ont perdu de leur valeur par rapport à la monnaie américaine. A commencer par l'euro avec lequel elle effectue l'essentiel de ses importations. Son pouvoir d'achat se verrait ainsi augmenter dès qu'il s'agira d'importer avec des monnaies autres que le dollar. La valeur de nos réserves de change déposées dans les banques américaines en serait également dopée. L'inquiétude, et non des moindres, pour un pays comme le nôtre qui ne vit que des recettes d'hydrocarbures est de voir les prix du pétrole et du gaz baisser, au point où les hausses du dollar ne peuvent plus compenser l'érosion des recettes d'hydrocarbures. A son niveau actuel (93 dollars le baril), il n'y a évidemment rien à craindre. Il y aurait, estiment les spécialistes, péril en la demeure si le baril venait à descendre de la barre des 60 dollars, quand bien même la valeur du billet vert serait proche de celle de l'euro.