Aït Amara Ahcène est directeur de l'assainissement et de la protection de l'environnement au ministère des Ressources en eau. De Ghardaïa où il s'est déplacé pour s'enquérir de la situation, il répond à nos questions. Quels sont les ouvrages qui permettent de protéger une ville des inondations ? Chaque ville présente ses spécificités en fonction de sa situation géographique et de sa topographie. Généralement, les actions qui permettent de protéger une ville contre les inondations consistent en : — la réalisation d'ouvrages de régulation des eaux des crues (digues, barrages, retenues…) permet de réduire considérablement les débits des crues ; — l'aménagement des lits des cours d'eau par des travaux d'élargissement, de reprofilage et de calibrage ainsi que la réalisation de murs de berges ; —la réalisation d'un réseau d'eaux pluviales, soit séparatiste ou unitaire (eaux pluviales et eaux usées) Quelles sont les actions du ministère des Ressources en eau pour protéger Ghardaïa des crues du M'zab ? Dans le cadre de l'assainissement et la protection de la vallée du M'zab contre les inondations, le secteur des ressources en eau a lancé une étude de schéma directeur en 1995. Cette étude a été confiée au bureau d'études suisse Bonnard & Gardel (BG). Les travaux découlant de ce schéma directeur sont en voie d'achèvement et concernent quatre (04) volets, à savoir : — le volet calibrage de l'oued. Tous les travaux sont actuellement en voie d'achèvement ; — le volet assainissement : un collecteur principal allant de Daïa à El Atteuf a été réalisé en partie. La partie Ghardaïa-El Atteuf est achevée, reste la partie Daïa-Ghardaïa qui est actuellement en cours de réalisation ; — le volet épuration ; — le volet protection contre les inondations : réalisation de trois (03) digues d'écrêtement des crues sur les principaux affluents de l'oued M'zab qui sont oued Labiod, oued Haïmer et oued Boubrik. La digue de oued Labiod est actuellement en voie d'achèvement. On peut dire que cette digue a joué un rôle très important, lors de la crue du 1er octobre 2008. En effet, celle-ci a retenu un volume estimé à plus de 20 millions de mètres cubes et a régulé la crue de l'oued estimée à 900 m3/s à 20 m3/s, et ce, d'après nos premières estimations, ce qui nous laisse dire que c'est une crue centennale, et on peut dire sans risque de se tromper, que si la digue n'avait pas été réalisée, les conséquences auraient été beaucoup plus catastrophiques au niveau de toute le vallée du M'zab ; Où en êtes-vous concernant les deux autres digues des oueds de Haïmer et Boubrik ? Concernant les deux (02) autres digues, les travaux de réalisation ont connu un début d'exécution. Pour ce qui est des actions directes pouvant être entreprises sur l'oued M'zab, les berges suffisent-elles à protéger la population ? Et comment agissez-vous sur les constructions se trouvant sur le lit majeur, voire mineur de l'oued ? Conformément à l'étude qui a été menée sur la vallée du M'zab et dont j'ai parlé plus haut, il a été préconisé de réaliser des murs de berges tout au long de cet oued, d'élargir au niveau de certains endroits en procédant à des expropriations des riverains concernés et de réaliser des travaux d'endiguement en amont des affluents principaux. Toutes ces actions vont dans le sens de protection de la population contre les crues de l'oued M'zab Avez-vous un message à passer ? Je présente au nom du ministre, M. Sellal, et de tout le personnel du ministère des Ressources en eau, nos plus sincères condoléances aux familles victimes et sinistrées de Ghardaïa. Puis, je voudrais rassurer la population des quatre (04) communes sinistrées de la vallée du M'zab qu'une fois les travaux de réalisation des deux (02) digues restantes et du calibrage de l'oued achevés, la problématique des inondations engendrées par les crues de l'oued M'zab sera résolue et sécurisera définitivement la population des risques d'inondations. Par ailleurs, je rassure la population également que les digues seront réalisées conformément aux normes et que tout risque de rupture sera écarté.