Des ouvrages hydrauliques séculaires servant à la gestion et à la distribution des eaux de oued M'zab ont été endommagés par les intempéries qu'a connues la région de Ghardaïa début octobre. « Plusieurs puits capteurs d'eau en amont de la palmeraie de Ghardaïa et les canaux de gestion et de distribution des eaux ingénieusement conçus par nos ancêtres depuis des siècles, ont été endommagés par les eaux en furie de l'oued », a indiqué le directeur de l'Office de la protection de la vallée du M'zab (OPVM). Pour sa part, le directeur de la culture a indiqué que « près de 70% des ouvrages hydrauliques, notamment le système de partage des eaux dans la région de Touzouz ont subi d'énormes dégâts ». « Une équipe d'experts en restauration du patrimoine sera dépêchée par le ministère de la culture, afin de déterminer les différentes interventions et l'enveloppe financière à dégager pour la restauration de ce patrimoine qualifié de mémoire de la région », a ajouté le même responsable. Ces ouvrages hydrauliques constituent, selon lui, une référence universelle en matière de gestion de l'eau. Quelque 20 anciens capteurs d'eau ont bénéficié, dans le passé, d'une opération de restauration initiée par le ministère de la culture. Selon l'architecte Faycal Ouaret, « il est temps de revenir, pour la reconstruction de Ghardaïa, à la formule des ksour légués par nos ancêtres afin d'éviter d'autres catastrophes dans la région ». « Je lance un appel aux architectes de la région pour respecter les méthodes ancestrales afin de préserver la vallée du M'zab, haut lieu d'architecture et de paysages naturels », a-t-il ajouté. La vallée du M'zab, qui regroupe une pentapole de ksour fondée au Xe siècle, a été édifiée pour une vie communautaire en respectant la structure sociologique des habitants. Elle est classée depuis 1982, parmi le gotha du patrimoine mondial de l'Unesco. Des experts locaux ont relevé que les ksour ont été épargnés par les inondations du fait que depuis un millénaire ils avaient été construits sur des monticules.