Les malades chroniques sont les premiers à se plaindre de l'application du tarif de référence pour certains produits, car ils sont contraints de payer de leur poche alors qu'ils bénéficient du tiers payant. L'application du tarif de référence pour certains produits pharmaceutiques, entré en vigueur le 2 octobre, a mis à nu les « irrégularités » et les anomalies relevées dans cette nouvelle liste de médicaments. Une semaine après la mise en application du décret, les malades chroniques commencent déjà à se plaindre, car ils sont contraints à payer des médicaments de leur poche, alors qu'ils bénéficient du tiers payant, c'est-à-dire une prise en charge à 100%. Le problème s'est posé pour certains produits tels que Elisor (pravastatine) prescrit dans le traitement contre le cholestérol et n'ayant pas de générique. « J'ai dû payer 3200 DA de ma poche pour mes trois boîtes d'Elisor, alors qu'habituellement je ne paye rien », nous dit un malade qui s'est présenté à notre rédaction. Cette première anomalie n'est qu'un signe de tout le cafouillage vécu ces derniers jours dans les centres payeurs et dans les pharmacies. D'autres problèmes sont à craindre à l'avenir et les assurés sociaux sont malheureusement les premières victimes de cette situation. La décision de tarifer de nombreux produits, alors que leurs génériques n'existent pas, ne peut qu'engendrer de telles conséquences. Conditions particulières d'application D'ailleurs, des pharmaciens ont été destinataires, mercredi dernier, d'une note leur demandant de ne pas facturer certains produits mis sur tarif de référence sous prétexte qu'il y a « erreur de transcription des tarifs de référence sur le logiciel de la Cnas ». Une mise à jour a pourtant été effectuée par les agents de la Cnas sur les ordinateurs des pharmaciens convoqués au deuxième jour de l'Aïd, le 2 octobre, date de l'application du décret. Une nouvelle convocation a été adressée jeudi aux pharmaciens pour se présenter aujourd'hui à la première heure aux centres payeurs pour « une nouvelle mise à jour ». Quelques produits sont concernés pour le moment par les « erreurs » dont des hormones de croissance et de « l'interféron bêta 1 à recombinant », avons-nous appris. Une note de la direction générale destinée aux directeurs d'agences Cnas remise mercredi dernier aux pharmaciens fait mention de conditions particulières d'application des tarifs de référence. « Je vous demande de porter à la connaissance, sous le sceau de l'extrême urgence, des structures de paiement et des pharmaciens les conditions particulières d'application des tarifs de référence concernant les médicaments énumérés », lit-on dans l'avis de la direction générale. Il s'agit de la DCI Isradipine 5 mg au tarif de référence de (20.41 DA), Nicradipine 10.20 DA, Propionate de fluticasone/Salmeterol (poudre inhalation) 10.20 DA, de fluticasone 100 ug/50 ug et 250 ug /50ug qui sont applicables au remboursement des prescriptions aux nouveaux malades mis sous traitement à compter de la date de l'entrée en vigueur du présent arrêté (2 octobre). Le tarif de référence de la Pravastatine 20 mg, fixé à 45.27 DA, ne sera pas applicable. Par ailleurs, la note de la direction de la Cnas précise que des tarifs de référence ne sont pas applicables dans certaines indications, notamment l'éradication de l'hélicobacter pylori en cas de maladie ulcéreuse gastro-duodénale ainsi que le traitement des infections mycobacterium avium. Il s'agit des produits suivants : Clarithromycine comprimé 500 mg fixé au tarif de référence à 41 DA et le 250 mg fixé à 20 DA. Comment les agents de la Cnas peuvent-ils décider de rembourser ces médicaments selon les pathologies alors que les prescripteurs, premiers concernés par ces dispositions, découvrent la liste des médicaments mis sous tarif de référence au même titre que les pharmaciens et les malades assurés sociaux une fois l'arrêté mis en application.