Depuis l'instauration du système de tarif de référence en 2006, les dépenses de médicaments auraient fortement chuté, a affirmé ce jeudi à Oran le Dr Acheuk Youceh Chawki, lors d'une journée d'information organisée par la Cnas à l'attention des pharmaciens et médecins prescripteurs. Ce cadre à la direction générale de la Cnas a, devant une assistance nombreuse, présenté une communication sur “l'intérêt et l'impact du tarif de référence” et par le biais de chiffres a évalué cette réforme de la Sécurité sociale : “Le tarif de référence permet de maîtriser les dépenses de médicaments et favorise le générique. Depuis sa mise en place, nous avons constaté une baisse des prix des médicaments y compris pour les princeps. Avant l'instauration du tarif de référence, la dépense en médicaments connaissait un taux d'évolution moyen de 18%. En 2009, ce taux a baissé et n'est plus que de 3,3%, ce qui a permis une économie de 1 000 milliards de centimes. Ce qui est important et va permettre de redistribuer cette somme vers des investissements comme améliorer l'imagerie médicale au profit des malades.” Auparavant, l'orateur avait rappelé que l'Algérie certes avec son système d'assurance maladie était le premier pays dans le Maghreb et du monde arabe, mais se retrouvait aussi avec des dépenses de médicaments importantes. Sur les 160,3 milliards de DA de dépenses de santé, plus de 79 milliards de DA sont consacrés aux produits pharmaceutiques, soit 50% de la dépense globale. Une situation qui, pour l'orateur, justifie la réforme de la Sécurité sociale dans tous ses aspects finalement, comme le système Chifa, le tiers-payant, le conventionnement avec les centres d'hémodialyse, la contractualisation, etc. Dans la salle où figurent les représentants du Snapo, ce sont surtout les pharmaciens qui auront à interpeller le Dr Acheuk Youcef Chawki, notamment sur le système de mise à jour pour l'application du tarif de référence. Des remarques très critiques qui viseront la Cnas et cette propension qu'ont certains centres de demander une mise à jour la veille de week-end en ne laissant pas la période réglementaire de trois mois s'écouler pour son application. De ce fait, les pharmaciens se retrouvent parfois avec des stocks de médicaments qu'ils ne peuvent plus vendre parce que le nouveau tarif intervient brutalement à la baisse. Pourtant, le représentant de la Cnas et du ministère à la fois affirmera que les grossistes sont contraints de reprendre ces stocks, ce qui ne se fait pas dans la réalité, du moins à Oran.