Hier, la cathédrale du Sacré-Cœur à Alger a accueilli son nouvel archevêque, monseigneur Ghaleb Moussa Abdallah Bader. Ce jordanien de 57 ans devient ainsi le premier homme d'Eglise arabe à occuper ce poste. Chorales africaines, chants indiens, youyous et grande émotion ont ponctué la messe célébrée au Sacré-Cœur, marquant la fin d'une époque, celle du ministère de mgr Henri Teissier, l'ancien archevêque, grand humaniste et militant du rapprochement des religions, dont le destin s'est intimement jumelé à l'Algérie. La première messe du nouveau archevêque a drainé une foule nombreuse. L'assistance a été rehaussée par la présence du nonce apostolique - l'ambassadeur du Vatican à Alger - et des évêques de Rabat et de Tunis. Côté algérien, le président Bouteflika a dépêché comme représentant Chérif Rahmani, ministre de l'Environnement. Le ministère des Affaires religieuses a également été représenté ainsi que le Haut comité islamique en la personne de son président, M. Bouaâmrane. « Quatre verbes résument ma mission en Algérie : connaître, aimer, servir, unir », a dit Mgr Bader dans son homélie. « L'Eglise et les chrétiens se considèrent comme partie intégrante de ce pays », a-t-il ajouté. En rendant hommage à son prédécesseur, l'assistance — environ 600 personnes — s'est levée et a longuement applaudi l'ancien archevêque. Emu aux larmes, Henri Teissier embrasse ses collègues évêques et son remplaçant. « J'ai quitté la Terre Sainte par amour de l'Algérie », a déclaré l'archevêque d'Alger. Al Qods a été son dernier poste avant Alger. Né le 22 juillet 1951 à Khirbeh en Jordanie, Ghaleb Moussa Abdallah Bader est entré au petit séminaire à Beit-Jala en 1963. Il a été ordonné prêtre à Amman en 1975. En 1986, il obtient son deuxième doctorat à Rome. Il est ensuite président du tribunal ecclésiastique à Al Qods et de 1996 à 2001, il est consultant au Conseil pontifical pour le dialogue inter-religieux.