Organisée par le ministère des Affaires religieuses et des Waqfs, une cérémonie a été organisée samedi dernier, en fin de journée, à Dar El-Imam (El-Mohammadia, Alger) en hommage à Monseigneur Teissier, le désormais ex-archevêque de l'Eglise catholique d'Alger. Etaient présents, en plus du ministre, Bouabdallah Ghlamallah, plusieurs autres personnalités, essentiellement religieuses. Il y avait entre autres l'ambassadeur du Vatican, le président du Haut-Conseil islamique, Cheikh Bouamrane, le président de l'Association des ulémas algériens, Abderrahmane Chibane, le professeur Mustapha Cherif, le directeur de la Bibliothèque nationale, Amine Zaoui, ainsi que des représentants de l'Eglise catholique en Algérie. Intervenant en premier, M. Ghlamallah a parlé de “changement positif et acceptable” en évoquant le remplacement de Mgr Teissier par le Jordanien Mgr Ghaleb Moussa Abdallah Bader, premier Arabe à occuper le poste d'archevêque d'Alger. D'ailleurs dans son intervention, le représentant du gouvernement a plus évoqué le successeur de… Teissier, en l'occurrence le défunt cardinal Duval. Mort en 1996, l'ex-archevêque d'Alger (1954-1988) a carrément était “intronisé” comme celui qui “a permis à l'église de vaincre le colonialisme”. De son côté, le président de l'Association des ulémas a comparé l'Eglise comme “une île dans l'océan” algérien. Le moment le plus émouvant aura été sans aucun contexte les larmes versées par Mgr Teissier en évoquant la présence dans la salle de Hamid Hamdani qui était son professeur en… 1955. Visiblement très ému, il a eu toutefois la “force” de faire un discours des plus diplomatiques dans lequel il insistait à remercier les organisateurs de la cérémonie. Il annoncera aussi que “dans une semaine un forum islamo-chrétien va se tenir suite à l'initiative du groupe des 138”. Le nouvel Archevêque d'Alger a aussi pris la parole pour exprimer ses “espoirs” pour l'avenir : “L'Eglise fait partie de l'Algérie. Nous sommes plus que des amis. On veut être des associés pour bâtir l'avenir de ce pays”, a-t-il affirmé devant une assistance curieuse de connaître la nouvelle figure des catholiques algériens. De son côté, Cheikh Bouamrane a débuté son intervention par une “flèche” à l'encontre de Ghlamallah : “Nous étions en train de préparer un hommage, en collaboration avec Mustapha Cherif, mais le ministère nous a devancés” avant de rappeler les efforts (méconnus !) de Mgr Teissier dans la récupération de certains textes de l'Emir Abdelkader. Salim Koudil