Les autorités de la wilaya de Tizi Ouzou ont consacré une enveloppe financière de vingt milliards de dinars aux villages touchés par les incendies de forêt en septembre dernier dans la commune d'Aït Yahia Moussa. Le procès-verbal, dont on détient une copie, sanctionnant une réunion de travail qui a regroupé l'exécutif de cette commune et les directeurs techniques de wilaya, fait état de 33 projets retenus dans le cadre « de la prise en charge des effets induits par les incendies ». Ainsi, les villages les plus touchés à l'image d'Afir, d'Aït Rahmoune et d'Ighil Mouhou où on a recensé des dégâts importants, ont bénéficié de plusieurs projets d'utilité publique. L'objectif de ces actions est de « permettre l'amélioration et la normalisation du cadre de vie des citoyens des localités touchées par le sinistre », lit-on dans le document. En effet, des aides de l'Etat à l'habitat rural, d'un montant de 250 000 DA chacune, ont été accordées pour une dizaine de familles dont leurs habitations ont été grièvement touchées. La direction des forêts s'engage à planter une superficie de 370 ha en arbres fruitiers et l'assainissement d'un périmètre de 500 ha dans les villages touchés. Le secteur de l'hydraulique a accordé un programme d'assainissement pour plusieurs villages d'un montant global de 2,12 milliards de centimes. Les villages Ibouhrane et d'Aït Slimane ont bénéficié de deux conduite d'eau potable pour un montant de 3 millions de dinars. Outre cela, la direction des travaux publics a dégagé une enveloppe conséquente de l'ordre de 5,77 milliards de centimes pour l'aménagement, réfection et revêtement des chemins communaux, en exemple les chemins communaux reliant la CW152 à Taourga sur une distance de 2,2 km et celui reliant le village Aït Slimane à Afir sur 1,5 km. Le secteur de la jeunesse et des sports, le parent pauvre dans cette commune, s'est engagé également au financement de deux terrains combinés et d'un foyer de jeunes au village Aït Slimane pour un montant de 1,1 milliard de centimes. On note aussi la réalisation d'une salle de soins avec deux logements d'astreinte au village Afir à laquelle on affectera un médecin permanent une fois réceptionnée. Cependant, à l'opposé des autorités locales qui ont exprimé leur satisfecit à l'annonce de ces décisions, les citoyens des villages touchés ont réagi plutôt avec des réticences. « Les pouvoirs publics nous ont intrigué avec leurs décisions, sinon pourquoi lancer des projets d'utilité publique au moment où les citoyens demandent le dédommagement matériel des dégâts occasionnés par les incendies ? », s'interroge un citoyen. En effet, les deux aviculteurs, dont les poulaillers où ils élèvent des milliers de volailles ont été détruits par l'incendie, se sentent livrés à eux-mêmes. Les autorités ont refusé de les indemniser au motif que « leurs activités d'élevage sont informelles et de ce fait l'Etat n'accorde pas des indemnités financières aux éleveurs travaillant au noir », nous affirme une source proche de dossier. Il y a aussi le propriétaire du véhicule calciné à Ighil Mouhou lequel a été orienté vers sa compagnie d'assurance automobile. Ainsi, les citoyens de cette localité, surtout ceux qui ont perdu leurs oliviers, ont exprimé violement leur mécontentement suite à ces décisions qu'ils trouvent illusoires. Toutefois, nombreux ont promis de revenir à la charge si les autorités ne reconsidèrent pas leurs décisions.