Après deux années d'interdiction d'importation, le laboratoire danois Novo Nordisk vient d'être autorisé à reprendre cette activité. Il revient avec un projet d'une grande envergure. Des médicaments pour de lourdes pathologies seront fabriqués en Algérie, précisément à Oued Aïssi, à Tizi Ouzou, sous la responsabilité directe de Novo Nordisk, à travers sa filiale Aldaph, actionnaire à hauteur de 99,98 % depuis le mois de décembre 2003. Une large gamme de produits sera produite à partir de septembre 2005 et sa filiale les étalera jusqu'à avril 2006. « La mise en production est programmée en septembre 2005 pour les antidiabétiques oraux, et en avril 2006 pour les antihypertenseurs et les hypolipémiants », nous explique Magdalena Paradzinska, le marketing manager de Novo Nordisk à Alger. Elle signale que le laboratoire prévoit une production globale de 8,7 millions d'unités de vente qui sera portée à 16 millions d'unités de vente en deux équipes. Le coût de cet investissement qui sera réalisé sur le site d'Aldaph à Oued Aïssi est estimé à 672 millions de dinars et permettra la création de 115 emplois. Le financement de ce projet sera réalisé sur les fonds propres de Novo Nordisk qui a déjà transféré et mobilisé les fonds nécessaires au lancement de la construction. Le terrain en question est déjà viabilisé et aménagé, et l'installation du chantier est achevée. Cette nouvelle usine vient enrichir le marché du médicament en Algérie, dont la production est à ses premiers balbutiements concernant certains produits pharmaceutiques destinés aux pathologies lourdes et qui font défaut sur le marché national. La fabrication d'anticholésterol, des antidiabétiques oraux et des antihypertenseurs ne peut que contribuer à la réduction de la facture à l'importation estimée à 600 millions de dollars. D'aucuns estiment que les Algériens, dont 25% sont hypertendus, ont besoin de ce genre d'unité de fabrication. Comme c'est le cas également pour les diabétiques, dont le nombre a atteint 1,5 million, soit 8% de la population. Par ailleurs, des professionnels s'interrogent : pourquoi des voix s'élèvent contre ce type d'investissements qui ne peuvent être que rentables pour l'Algérie ? « Des multinationales qui raflent près de 65% des 80% que représentent les fournisseurs français activent librement, et personne ne leur demande des comptes. Pourquoi s'acharne-t-on sur le laboratoire Novo Nordisk ? », nous dit-on. Pour le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, cet opérateur a eu son agrément sur la base d'un engagement ferme et écrit et une caution bancaire de l'entreprise concernée pour investir dans la création d'une usine de production de produits pharmaceutiques. Le ministère a aussi exigé un rapport d'étape tous les deux mois concernant l'évolution de ce projet. A noter que depuis le renouvellement de son autorisation à l'importation, le laboratoire danois fait face à des hostilités de la part de certaines associations de diabétiques. Ils lui reprochent de n'avoir « jamais respecté ses engagements ». Interrogé à propos de cette accusation, Mme Magdalena préfère ne pas s'exprimer pour l'instant sur cette affaire.