Plusieurs marques de cigarettes étrangères connaissent, depuis quelques jours, une pénurie chez les buralistes, à l'instar des Marlboro, Winston, Gauloise et LM. Chez certains buralistes, ces produits sont même inexistants. Cette disette dure depuis l'Aïd el Fitr, ce qui a contraint les buralistes à ne travailler, ces derniers jours, qu'avec leurs stocks. Conséquence : les cigarettes importées du Moyen Orient, de Dubaï plus exactement, coûtent plus cher sur le marché. Fabriquées en Suisse et commercialisées par Staem, née d'une joint-venture entre la Société nationale des tabacs et allumettes (SNTA) et un consortium émirati d'investisseurs arabes qui détiennent la majorité du capital social (51%), ces marques sont actuellement cédées chez certains buralistes d'Alger entre 130 et 150 DA le paquet. D'aucuns se posent des questions sur les raisons de cette pénurie. Si pour l'heure, elles demeurent inconnues, certaines sources n'hésitent pas à les lier aux intentions de la Staem de vouloir augmenter les prix de ces cigarettes, ce que les pouvoirs publics algériens n'auraient pas accepté. Ce qui aurait contraint cette entreprise à ne pas honorer ses engagements d'alimenter en quantité suffisante le marché algérien. Selon des professionnels, les cigarettes ont connu une augmentation des prix dans le pays d'où elles proviennent. D'autres expliquent cette situation de « crise » par l'obligation faite par le ministère des Finances aux importateurs, fabricants et producteurs, de se doter d'une carte fiscale magnétique pour pouvoir continuer à travailler. Cette carte comporte le numéro d'identification fiscale qui constitue une pièce de domiciliation bancaire. Les retards dans la délivrance de cette carte magnétique expliqueraient la situation. Il convient de se demander toutefois si cette pénurie n'est pas organisée pour permettre d'écouler les stocks de cigarettes de contrebande, fabriquées dans des ateliers clandestins, sans contrôle ni respect des normes et qui présentent un danger réel pour la santé des consommateurs. Quelque 394 000 cartouches de cigarettes de marques étrangères, dissimulées dans 11 conteneurs, ont été saisies le 6 juillet dernier par les Douanes algériennes au port d'Alger. Nos tentatives de contacter l'entreprise importatrice de ces marques étrangères sont restées vaines. Le marché algérien du tabac est estimé à quelque 1,2 milliard de cigarettes par an, dont une part de 20 à 25% revient aux marques étrangères, selon certaines estimations.