Situé sur la principale artère de la commune, faisant face notamment au siège de la mairie, le jardin public, baptisé récemment le jardin du 1er Novembre, donne l'impression d'être une petite forêt implantée au milieu d'une cité, du fait de sa forte densité en arbres de différentes espèces qui ont pour leur majorité plus d'une cinquantaine d'années. Des arbres dont l'ombrage constitue une protection contre les rayons de soleil pour ceux qui s'y rendent même durant les heures les plus chaudes de la journée. En plus des arbres grands et larges, des parcelles de gazon, qui étaient bordées avec des pierres disposées verticalement afin de donner certainement un aspect plus proche de la nature au lieu, entourent ces derniers. Mais les responsables locaux les ont malheureusement remplacées par des bordures construites avec des briques et du ciment, ce qui a sensiblement dénaturé l'architecture des lieux. Et pour renforcer encore plus l'aspect naturel des lieux, le sol du jardin était entièrement fait avec de la pierre, mais encore une fois une grande surface de ce sol a été refaite avec du carrelage dans le cadre des travaux de réhabilitation, qui ont été réalisés par l'APC suite aux grands dégâts qu'a subis le jardin durant les évènements du Printemps noir. Une dégradation qui a livré les lieux aux vendeurs et consommateurs de drogue ainsi qu'aux ivrognes qui ont profité de l'absence des services de sécurité pour investir l'endroit et par conséquent faire fuir les gens, qui ont dû se priver de leur espace favori pendant une longue période, mais, grâce auxdits travaux, la population a renoué avec son jardin. Le jardin de Tadmaït n'était pas à l'époque coloniale un lieu de repos et de détente uniquement, mais, selon les témoignages des vieux qui se souviennent encore bien de cette période, il était aussi le lieu où les colons organisaient leurs cérémonies et fêtes de mariage, notamment après avoir célébré la cérémonie religieuse dans l'église, qui était située juste derrière ce dernier et qui a été détruite après l'indépendance et remplacée par une mosquée. Des fêtes qui étaient, selon les anciens, accompagnées toujours par un orchestre qui se tenait sur une niche qui trône à ce jour au milieu du jardin, et qui a connu à son tour des modifications dans son architecture, ainsi que les bancs qui ont été remplacés par des bancs made in Algeria. Etant incontournables dans la décoration des jardins, celui de Tadmaït est orné de deux jets d'eau qui produisaient un joyeux vacarme conjugué aux chants des oiseaux venant se rafraichir sur les bords de ces derniers. Toutefois, ces jets d'eau ne fonctionnent plus depuis maintenant plusieurs années malgré des tentatives infructueuses de les remettre en marche, laissant ainsi ces derniers dans un état de délabrement et pleins d'eau stagnante et nauséabonde. En dépit des nombreuses modifications apportées à son aspect architectural initial, le jardin de Tadmaït reste le lieu le plus prisé des Tadmaïtis qui aiment s'y rendre pour se remémorer le temps passé, entre vieux, se rencontrer et discuter, entre jeunes, ou jouer entre chérubins sous l'œil vigilant des agents d'entretien qui veillent sur le poumon de Tadmaït.