L'importation des médicaments fabriqués localement sera interdite. C'est l'une des mesures majeures décidées hier par le conseil de gouvernement lors de sa réunion hebdomadaire. L'exécutif veut, à travers cette décision, mettre un terme à l'anarchie qui caractérise le marché du médicament et réduire les dépenses phénoménales de la sécurité sociale qui menacent même de compromettre son avenir. Cette mesure vise à encourager la production nationale », a affirmé le ministre de la communication, Abderrachid Boukerzaza, lors d'une conférence de presse animée à l'issue du conseil du gouvernement. Outre le rétablissement de l'interdiction d'importation desdits médicaments, le gouvernement décide également de rétablir l'obligation d'investir dans le pays pour les opérateurs et les laboratoires étrangers désirant distribuer leurs produits en Algérie. « Il y a une partie des importateurs qui, pour fuir l'obligation d'investir dans le pays, ont changé leur activité. Nous avons un marché de 1,2 milliard de dollars et nous ne craignons pas que les opérateurs étrangers renoncent à l'Algérie pour éviter d'investir dans le pays », a expliqué le ministre. Parallèlement à cette mesure, le gouvernement a décidé de mettre en place un régime dérogatoire au profit des opérateurs qui acceptent d'investir en Algérie. Afin de réduire les dépenses de sécurité sociale, le gouvernement compte élargir la liste des médicaments soumis au tarif référentiel et généraliser l'utilisation des médicaments génériques. « Nous avons remarqué que les prix des médicaments ont baissé sensiblement depuis le 2 octobre dernier (date de l'entrée en vigueur de l'application du tarif du référence). Nous voulons que les médecins prescrivent, à terme, au moins 50% de médicaments génériques. Actuellement, nous ne sommes qu'à 40% », a-t-il souligné. Les dépenses de la CNAS, a-t-il rappelé, ont triplé depuis 2001 (de 23 milliards de dinars, elles sont passées à 70 milliards). « 50 millions d'ordonnances médicales ont été remboursées en 2007, ce qui représente 64,56 milliards de dinars », a-t-il dit. La facture sera, a-t-il expliqué, plus lourde pour l'exercice en cours, tenant compte du volume des remboursements durant le 1er semestre 2008 (39,55 milliards de dinars). Assainissement du système du tiers payant Dans le même cadre et pour faire aboutir la contractualisation des soins dans les hôpitaux, le gouvernement a pris également d'autres mesures. Il s'agit notamment de l'assainissement du système du tiers payant au profit des nécessiteux et des malades chroniques. Cette opération, a-t-il souligné, devra s'appuyer, désormais, sur le recensement des bénéficiaires auxquels on délivrera une carte. « Un contrôle plus rigoureux sera mis en place », a-t-il souligné. Le conseil du gouvernement a décidé, à cet effet, d'installer une commission ministérielle chargée de faire aboutir, avant la fin de l'année 2009, le dispositif de contractualisation des soins dans les hôpitaux avec la CNAS. « Cette procédure assainira les dépenses publiques en la matière au bénéfice des malades, des centres hospitaliers et du mécanisme national de sécurité sociale », a-t-il enchaîné. Le conseil du gouvernement a également adopté deux décrets exécutifs fixant la composition, l'organisation, le fonctionnement et les missions des commissions (nationale et locale) de recours en matière de sécurité sociale. Il a aussi examiné et adopté deux autres projets de décrets relatifs aux secteurs de l'énergie et de l'eau.