Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Amar Tou, a révélé, hier, dans une communication au Conseil de gouvernement, “l'accroissement des dépenses de la nation en produits pharmaceutiques, notamment en matière d'importation, dont la facture a atteint, en 2005, un montant de plus de 1 milliard d'euros”. Les importations couvrent, selon lui, 76% des besoins nationaux en médicaments, tandis que la production nationale ne couvre que les 24% restants. L'écart est, en effet, énorme. Et le gouvernement, qui a eu à évaluer les mesures prises dans le cadre de la réalisation des objectifs inscrits au titre de la politique du médicament, a adopté les recommandations du ministère en prenant sur le champ plusieurs décisions. En matière d'approvisionnement du marché national du médicament, toutes les procédures et réglementations et incitations seront mises en œuvre pour encourager le recours au médicament générique. La production locale de médicaments sera encouragée et, outre les avantages du régime général des investissements, le régime incitatif de la convention sera accordé aux investisseurs désirant produire effectivement et rapidement des médicaments, avec des avantages graduels, dont les plus élevés iront à la fabrication du médicament générique. Pour ce qui est du projet de production des sérums et vaccins par le nouvel Institut Pasteur d'Algérie, il sera soutenu, selon le communiqué du Conseil de gouvernement, par l'Etat dans le cadre de la coopération Sud-Sud et avec l'appui du budget public. En ce qui concerne l'impact du médicament sur la Sécurité sociale, l'Exécutif salue la mise en œuvre du tarif de référence et a décidé également que les autorités en charge de la Sécurité sociale s'attaquent davantage aux différentes formes de trafic qui se sont développées autour de la politique sociale relative au médicament. Après les mesures prises l'année dernière pour réprimer, par la loi, le trafic sur les vignettes de Sécurité sociale, d'autres mesures seront bientôt instaurées contre le trafic sur le régime du tiers payant, indique la même source qui estime que “c'est par cette rigueur dans la tarification du médicament et cette fermeté contre les trafics en matière de remboursement des médicaments que seront protégés les équilibres du dispositif de la Sécurité sociale à moyen et long terme, au bénéfice de la nation”. Synthèse S. Rabia