L'heure est à la mobilisation et à la concertation. Soucieux de bien gérer et de bien réussir, cette fois, leurs actions de protestation prévues pour les prochains jours, les syndicats autonomes des différents secteurs de la Fonction publique multiplient les réunions afin de recenser toutes les doléances et les propositions de la base. Hier, c'était au tour des responsables du Syndicat national des praticiens de la santé publique (Snpsp) et du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest) de rendre compte des résultats de la réunion de leur bureau national. Lors d'une conférence de presse animée hier à Alger, le porte-parole du Snapest, Mériane Méziane, a d'abord condamné « l'ignoble agression » dont a été victime l'enseignant de l'université de Mostaganem ; il a également dénoncé l'agression commise à l'égard d'un autre professeur du cycle secondaire dans un lycée à Khenchela. Dans ce sens, le conférencier a interpellé les pouvoirs publics pour qu'ils mettent en place des mécanismes pour la protection des enseignants contre les menaces et les agressions en tout genre. Pour marquer le point, le Snapest observe aujourd'hui à 10h une minute de silence en hommage à l'enseignant assassiné à l'intérieur du campus universitaire. Le bureau du Snapest a aussi évalué les conséquences des résultats des rencontres tenues avec le ministre de tutelle le 15 septembre dernier. « Le département de M. Benbouzid n'a pas tenu ses promesses concernant la problématique posée par les enseignants du technique. Le ministre a aussi donné des instructions et des directives qui n'ont pas été respectées jusqu'à l'heure actuelle par les directeurs de l'éducation de plusieurs wilayas », a soutenu M. Mériane, qui s'est élevé contre l'injustice arbitraire qui frappe la majorité des enseignants du technique. Ces derniers, pour rappel, ont été mutés vers des établissements scolaires situés à plus de 50 km de leur lieu de résidence. « Nous avons demandé au ministre de prendre en charge ce problème et nous avons même fait des propositions, en vain. Ces enseignants exerçant dans les wilayas de Skikda, Sétif, El Bayad, Mostaganem... n'ont pas encore signé leur PV d'installation et, de ce fait, ils risquent d'être poursuivis en justice pour abandon de poste », a déploré l'orateur, qui ne comprend ni le comportement du ministère de l'Education ni la stratégie adoptée dans le règlement de cette question. « Les responsables du ministère auraient pu tenir leurs promesses et assainir à temps la situation et ce, en optant pour la réduction des horaires, ce qui permettrait à tous les enseignants de rester dans la même école. Ces enseignants sont dans l'impasse », a soutenu le porte-parole du syndicat. S'agissant des logements de fonction, une commission d'enquête a été installée il y a une année pour se pencher sur le détournement de logements destinés aux PES. « Nous n'avons jusqu'à maintenant aucune idée sur le travail effectué par la commission », a déclaré le conférencier, qui fait remarquer en outre que certains directeurs de l'éducation n'en font qu'à leur tête, bafouant ainsi les consignes du ministre de tutelle, notamment en matière d'attribution de locaux pour le syndicat. Le Snapest détient, selon son responsable, des documents prouvant l'implication de certaines personnes dans des scandales liés aux recrutements douteux et des détournements de biens destinés au secteur de l'éducation. « Nos militants subissent des pressions de la part de certains cadres qui cherchent à cacher par tous les moyens leur mauvaise gestion et leurs bévues », accuse M. Mériane. Revenant au travail de la Coordination nationale des syndicats autonomes qui renferme une dizaine de syndicats, dont le Snapest, M. Mériane a dénoncé la marginalisation des syndicats autonomes et a regretté le deux poids deux mesures appliqué en matière d'augmentation de salaires des députés et de certains cadres de l'Etat. « On donne des miettes aux enseignants et corps assimilés et on augmente de manière astronomique d'autres corps. C'est une injustice et nous allons frapper fort lors de la grève de trois jours programmée à partir de novembre prochain », a lancé l'orateur.