Lazhar Mokhnachi, un reporter-photographe chevronné, est parti comme il a toujours vécu : humble et discret. Ses amis et ses confrères lui reconnaissent volontiers ses vertus et ses qualités intrinsèques. Lazhar était connu pour sa sympathie, sa disponibilité et son courage. Avant de tirer sa révérence, le 18 juin dernier à l'âge de 55 ans, Lazhar a dédié plus de la moitié de sa vie au service de son métier qu'il a exercé avec beaucoup d'amour et d'abnégation. Lazhar a retrouvé le chemin de sa vocation il y a 35 ans. C'était en 1969 à El Moudjahid. Cet autodidacte au regard d'intellectuel a réussi, grâce à son talent, à bâtir la réputation d'un professionnel aguerri. Durant sa courte vie, ce doyen de la photo, aura fréquenté les « monuments » de la presse algérienne, notamment ceux d'Algérie Actualités et d'El Moudjahid. Avec l'avènement de la presse privée en 1990, Lazhar rejoint le journal Liberté où il a donné ses derniers coups de cliché. Lazhar aura été un témoin oculaire de son temps. Il a assisté aux multiples transformations qui se sont opérées en Algérie. Il a vécu de près l'époque du parti unique et le passage vers le multipartisme. Son objectif a « zoomé » sur l'anarchie du FIS, les génocides, les attentats à la bombe, le chômage, la misère...Toujours en quête de la vérité et de l'information, le métier a conduit Lazhar dans tous les coins et recoins de l'Algérie. Un mois avant de succomber à sa terrible maladie, il a fait partie du jury d'un concours de photographie, organisé par H. M. Communication, aux côté de ses confrères américains du Times et du New York Magazine. Tout le monde s'accorde à dire que Lazhar voulait encourager les jeunes photographes et donner la chance à chacun d'eux. Ironie du sort, Abdelkader Kheddouchi, un autre photographe de talent, ancien d'El Moudjahid, s'en est allé presque au même moment que Lazhar Mokhnachi. Reposez en paix, vos images resteront pour nous d'éternels clichés.