C'est un rebondissement dans l'affaire du lycée du chemin des Crêtes de Draria que le ministère a voulu réserver aux seuls élèves surdoués. Les lycéens, qui y ont pris place à la mi-octobre, se trouveront de nouveau ballottés. « C'est de la bouche du secrétaire général du ministère de l'Education, avec qui on s'est réunis mardi dernier, que nous avons appris la décision de renvoyer tous les élèves, soit plus de 350 », s'indigne un parent d'élève qui fait remarquer que cette décision sera effective aujourd'hui. Des solutions de substitution leur furent proposées par le SG du ministère, qui en retour a reçu un niet catégorique. « Il nous est enjoint de réorienter les lycéens vers l'école primaire Takarli, déjà en sureffectif, vers l'autre école primaire Graf ou encore réinscrire les lycéens à El Achour », relève-t-il. Les parents d'élèves déplorent cette situation. « C'est en mars dernier que ce lycée, désigné comme tel dans un décret exécutif signé le 6 septembre 2008, a été ouvert. Il a été toutefois récupéré en juin sous prétexte qu'il devra servir d'établissement aux élites ou d'annexe universitaire », assure notre interlocuteur, tout en annonçant que les parents sont montés au créneau, en septembre, pour faire changer d'avis la tutelle. La surprise, « heureuse celle-là », a été que les élèves y ont été à nouveau admis. « Les parents d'élèves se sont mobilisés pour préparer la rentrée. Seules les filières littéraires ont été admises en raison du manque de matériel pédagogique nécessaire aux élèves des classes scientifiques », assure-t-il, estomaqué par ce nouveau rebondissement. Les parents d'élèves appréhendent les conséquences fâcheuses de cette « décision irréfléchie » des services de M. Benbouzid, ministre de l'Education. « Les lycéens se trouvent en période d'examen et les ‘'trimballer'' c'est les pousser à se désintéresser des études. L'autre conséquence tout aussi désastreuse, ce sont les comportements qu'ils imposeraient aux élèves du primaire qu'ils auraient à côtoyer. Comment mélanger des adolescents avec des enfants ? C'est la dérive assurée », s'interroge un parent d'élève. Une solution fut pourtant proposée. « Un lycée est en construction sur le chemin de Saoula. Ils peuvent y installer les classes de surdoués et laisser nos élèves dans ce lycée, déjà fini », relève-t-on, en assurant que le seul lycée du centre-ville de Draria, Zoubida Ould Kablia en l'occurrence, n'arrivait pas à contenir le flux important d'élèves. « L'ancien lycée n'arrive plus à satisfaire les demandes, conçu pour 800 élèves, il en compte actuellement 1200, tous entassés dans des classes surchargées », s'indigne-t-on. Les habitants de Draria ne veulent pas en démordre pour autant : « Un sit-in sera tenu aujourd'hui pour faire revenir à la raison le ministère. Nous ne voulons pas mêler les élèves », indique-t-on, en relevant que cette affaire a fait une victime : la directrice du lycée du chemin des Crêtes qui a été mutée. « Elle a tenu tête à l'administration avec les conséquence que l'on sait », poursuit-on.