Ils ont décidé de reprendre les cours jusqu'au 2 février, date à laquelle ils menacent de faire grève si leurs revendications ne sont pas prises en charge. La reprise s'est faite en rangs dispersés malgré les appels lancés par le ministre de l'Education nationale et les délégués des différents établissements secondaires. Les terminales refusent de reprendre les cours avant l'entière satisfaction de leurs revendications qui consistent en l'allégement des programmes. Hier encore, les élèves grévistes de Amara-Rachid, d'El-Biar, de Aïn Bénian ont été matés par des policiers. Des autobus de l'Etusa portant le slogan “SOS police” ont été transformés en véhicules de ramassage des terminales. La police a passé toute la matinée à “pêcher” et disperser les petits groupes d'élèves avant de les faire monter de force à l'intérieur des bus “SOS” en direction de leur établissement. Les délégués, pour leur part, ont tenté de les convaincre afin de reprendre les cours et de respecter l'ultimatum, en vain. Le bras de fer est engagé et risque même de durer dans le temps. Le ministère de l'Education nationale s'est exprimé, refusant de donner une suite favorable aux revendications des élèves de terminale. Tous cela n'est pas de bon augure. Dans la capitale, des centaines de lycéens se sont rassemblés, comme ils le font depuis plusieurs jours, devant leur lycée. Les plus sages se sont regroupés au sein de leurs établissements respectifs et ne sont pas rentrés en classe. Ils refusent de croire aux promesses verbales du ministre et n'ont cure de ses menaces de recourir à des sanctions. “Nous sommes de toutes façons sanctionnés par ces programmes volumineux que nous ne pourrons jamais terminer, encore moins assimiler”, lâchent des élèves rencontrés devant le lycée Amara-Rachid. Afin de mieux gérer leur mobilisation, les délégués des terminales se sont rencontrés hier après-midi au siège de l'UNJA à Alger-Centre. Il était 14h30, lorsqu'une vingtaine de délégués ont ouvert le débat. Au programme : évaluation des deux semaines de débrayage, gestion des élèves lors des marches, préparation de slogans et banderoles, gestion de moyens de communication, rédaction de la plate-forme de revendications, et enfin le vote à main levée. Au début, Ghiles, délégué du lycée Ould-Kablia, à Draria, a commencé le débat en résumant les déclarations de Benbouzid ainsi que le communiqué du ministère de l'Education. “Nous voulons décrocher plus que ça, nous avons appris par cœur ce communiqué et il ne cadre pas avec nos revendications”, a-t-il annoncé. Passant la parole à chacun d'eux, les élèves ont exprimé les revendications de leurs camarades. “Afin que notre mouvement soit crédible, il faut reprendre les cours pour quelques jours jusqu'à ce que le ministre nous réponde si c'est en vain, nous reprendrons une mobilisation plus forte”, a déclaré Rami, un autre délégué. Une décision qui n'est pas partagée par tout le monde, puisqu'un ultimatum a été fixé pour le 26 janvier. “C'est facile de faire sortir nos camarades des lycées pour des raisons légitimes, mais comment les persuader à reprendre le chemin de l'école sans rien ? Nous leur avons promis que nous allons décrocher des revendications ?” s'est interrogée Zoubida, déléguée du lycée Sacré-Cœur. Une inquiétude partagée par plusieurs porte-parole de lycée, à savoir Hakim de Kouba, Asma de Bouattoura… Après un débat un peu houleux, ils sont arrivés à une décision prise au vote, à l'unanimité. Oui à la reprise des cours jusqu'au 2 février en attendant que le ministre accepte de recevoir une délégation de représentants pour des négociations. Pour ce qui est des moyens de communication, Oualid, délégué du lycée Mentouri de Ben Aknoun, propose un forum de discussion entre les lycéens. Il explique la conception et le fonctionnement du forum intitulé : réforme 2008.forum-actif.net. “C'est facile à réaliser, ça fait quatre ans que je crée ce type de forums. Pas de souci, je ferai en sorte que l'accès ne soit réservé qu'aux lycéens !” a-t-il précisé. Nabila Afroun