Avant d'être cédée à un groupe de copropriétaires en vertu de la loi portant liquidation par concession, la coopérative agricole de M'Chedallah, ex-CAPCS, était d'un apport primordial pour les agriculteurs de la région, qui s'y approvisionnaient en semences, engrais, aliments pour leurs volailles et bien d'autres services qui ne sont pas des moindres ; mais, force est de constater qu'aujourd'hui cette coopérative se trouve, au grand dam des fellahs, dans un état d'abandon avéré sans que cela émeuve outre mesure les services concernés. Pour rappel, la CASAP (Coopérative agricole de service et de promotion) de M'Chedallah est la seule coopérative à ne pas fonctionner contrairement à celles se trouvant dans d'autres daïras relevant de la wilaya de Bouira. Cette situation de dysfonctionnement et de marasme perdure depuis 2001, date de sa cession à un groupe d'adhérents, moyennant l'apport du dinar symbolique, soit 1 million de centimes chacun. Ces nouveaux preneurs, pour des raisons que nous ignorons, avaient réduit, telle une peau de chagrin, le nombre important de services qu'assurait, auparavant, cette institution pour se spécialiser, eux qui sont des aviculteurs, dans la production de l'aliment de bétail. Les fellahs que nous avions eu à interroger sur cela ne savent plus à quel saint se vouer ni sur quel pied danser, pour revoir l'ex-CAPCS reprendre ses activités d'antan. Ceux-là n'ont pas manqué d'interpeller le ministre de l'Agriculture pour mettre le holà à ce qu'ils ont qualifié d'incurie ayant duré plusieurs années. Cette situation de vacance de la coopérative agricole de M'Chedallah pénalise inexorablement les exploitants agricoles et ces petites gens du terroir qui subsistent en cultivant leurs lopins de terre. Ceux-là, à se fier à leurs dires, sont obligés d'aller dans d'autres communes pour se procurer les semences, engrais et bien d'autres produits nécessaires à leurs élevages ou à leur agriculture. Est-il utile de souligner que cette situation de dysfonctionnement qui n'a que trop duré, est qualifiée par le commun des exploitants agricoles interrogés, d'irresponsabilité et de laisser-aller des services concernés qui n'ont pas, selon eux, daigné reprendre ce bien domanial au profit de la commune ou bien relancer, du moins, les services de la coopérative, comme le stipule si bien la loi de concession, et ce, en procédant à la prospection d'un nouveau preneur. Cela étant, la concession dont l'activité est limitée à l'exploitation, ne permet absolument pas l'appropriation des biens de l'Etat que recèle cette coopérative, à l'image des biens mobiliers et autres matériels roulants. D'autre part, est-il juste de rappeler que la commune de M'Chedallah qui compte environ 200 ha de périmètre irrigable, laissés en jachère, n'a pas pour autant pensé à relancer cette coopérative agricole dont l'utilité n'est pas à démontrer. Idem, par ailleurs, pour la ferme-pilote (180 ha de terres arables) qui, au lieu d'être cédée aux grands promoteurs tels que Rebrab (celui-là avait par le passé émis le vœu d'y implanter un complexe agro-alimentaire), pouvant générer de l'emploi et de la plus-value, se trouve entre les mains de nababs et autres clients de la rente qui n'ont pas apprécié la venue dudit promoteur, arguant du fait que s'il y a concession de quoi que ce soit, les nantis du patelin en sont prioritaires. Ainsi tonne un ingénieur en agriculture chômeur de son état, avant de surenchérir « le pire dans tout cela, étant, vraisemblablement, de mèche avec certains responsables locaux, ces gens d'un autre âge ont toujours eu gain de cause. Espérons que l'actuel chef de l'exécutif de la wilaya de Bouira, ayant hérité de cette situation, sera bien au fait de la donne », soutient-il, dépité. Telles sont, entre autres, les raisons ayant de tout temps contrarié le développement au niveau de la région de M'Chedallah. Une zone, pourtant, souvent considérée comme étant un vivier générateur de richesses.