Le 8 octobre 2004, la Kényane Wangari Maathai, 64 ans, connue aussi sous le nom de Wangari Muta, reçoit à Oslo (Norvège) le prix Nobel de la paix. La secrétaire d'Etat à l'Environnement de la République du Kenya est primée pour sa « contribution en faveur du développement durable, de la démocratie et de la paix ». Première femme africaine de l'Histoire et septième personne du continent à recevoir la distinction, née il y a un siècle, à l'exemple de l'évêque sud-africain, Desmond Tutu, lauréat en 1984, du Ghanéen Kofi Annan et actuel secrétaire général de l'ONU, en 2001 ou de Nelson Mandela et Frederik de Klerk en 1993, Mme Maathai accède ainsi à une nouvelle reconnaissance internationale pour son action écologiste et son travail dans le domaine du social. Elle suit en cela les traces de la première femme musulmane lauréate du prix en 2003, la militante iranienne des droits de l'homme Shirin Ebadi. Wangari Muta Maathai, qui est membre du conseil consultatif pour les questions de désarmement auprès du secrétaire général des Nations unies, a reçu jusque-là 14 distinctions internationales, dont le prestigieux Right Livelihood Award. Ce prix, attribué par une fondation suédoise et souvent baptisé « Prix Nobel alternatif », lui a été décerné en reconnaissance de sa « contribution au bien-être de l'humanité ». Le prix - une médaille d'or, un diplôme et un chèque de 1,1 million d'euros -lui été remis en main propre le 10 décembre, jour du centième anniversaire de la mort de son fondateur, l'inventeur suédois de la dynamite et philanthrope Alfred Nobel. Le comité Nobel estime que la lauréate « pense au niveau mondial et agit sur le plan local ».