Le rejet de l'amendement, proposé par le Parti des travailleurs (PT), portant sur l'interdiction d'importation des médicaments déjà produits localement, allant pourtant dans le sens des décisions du gouvernement, n'est pas allé sans susciter l'ire de la porte-parole de ce parti, qui a carrément demandé hier la dissolution de l'APN, qu'elle qualifie de « dangereuse ». « Le parlement est un danger pour la nation », a-t-elle dit hier, lors d'une conférence de presse tenue au siège du PT à El Harrach, Alger, estimant que les amendements proposés par sa formation dans le cadre du débat de la loi des finances 2009 ont été rejetés de manière « dogmatique ». « Les amendements que nous avons présentés sur la loi des finances 2009, votée par l'APN jeudi dernier, ont été refusés de manière dogmatique, alors qu'ils sont tout à fait réalisables et vont dans le sens de la défense de la nation et des orientations du président de la République », a-t-elle indiqué. Mme Hanoune s'en est pris à la majorité (FLN et RND) au sein de la Chambre basse. Pour elle, « par ce vote dogmatique, la majorité parlementaire a fait preuve de cécité politique ». « C'est une absence totale de discernement politique », a-t-elle ajouté. Ce qui a provoqué l'indignation de la responsable du PT c'est « cet acharnement à voter contre tout amendement proposé par le Parti des travailleurs ». Pourtant, a-t-elle regretté, « nous n'avons pas de problèmes avec des personnes, mais avec la nature de cette Assemblée ». A ce propos, elle a tenu à avertir : « Il y a danger quand des décisions courageuses ne sont pas prises en considération, ce qui ouvrira le chemin aux étrangers. » Pour elle, en décidant l'interdiction de l'importation des médicament, « le gouvernement a pris une décision hardie ». Pour ce qui est de la loi de finances 2009, Mme Hanoune a expliqué que le PT s'est abstenu de voter ladite loi au lieu de voter contre, « compte tenu des points positifs qu'elle contient ». Elle a estimé que la loi de finances 2009 « bénéficie davantage aux riches qu'aux pauvres ». « Cette loi est contradictoire et n'est pas à la hauteur des enjeux », a-t elle estimé. A la question de savoir si son parti envisage de se retirer de cette assemblée, Mme Hanoune a indiqué que PT se retirera de l'APN le jour où « il n'arrivera plus à exprimer ses points de vue et quand, aussi, les citoyens le lui demanderont ». En tout cas, a-t-elle ajouté, « la crise a atteint un tel point qu'il faut la désamorcer autrement ». Interrogée sur le projet de révision constitutionnelle, Mme Hanoune a indiqué que « rien n'empêche le président de la République de reporter l'élection présidentielle de quelques mois et d'organiser un référendum sur la Constitution ». Elle a également souligné qu'au cas où la révision passerait par le truchement d'un référendum, sa formation « ne pourra prendre de décision que lorsqu'elle en connaîtra le contenu ». Pour elle, « une assemblée constituante est la vraie alternative à cette situation précaire ». La porte-parole du PT a, par ailleurs, confirmé la participation de sa formation politique à la prochaine élection présidentielle. Elle n'a toutefois pas précisé si elle se portera candidate ou si elle allait soutenir un autre candidat en lice. « D'une manière ou d'une autre, nous y participerons et nous comptons peser sérieusement dans cette élection », a-t-elle dit. Interrogée sur la raison pour laquelle son parti s'attaque régulièrement au gouvernement tout en veillant en même temps à épargner le chef de l'Etat, Mme Hanoune a répondu qu'« on ne peut pas mettre les deux dans le même camp ».