Ils ont passé deux fois le concours de recrutement et après deux ans d'exercice, ils se retrouvent au chômage. Ils n'ont pas l'intention de se taire. Ils ne vont pas brûler des pneus, disent-ils, mais ils obtiendront gain de cause auprès des tribunaux, comme leurs 6 collègues de l'année dernière révoquées car surqualifiées (voir El Watan des 17, 20 et 27 janvier 2008). Quinze adjoints de l'éducation passent en 2006 le concours ouvert par la direction de l'éducation à El Tarf. Contrairement à 14 autres lauréats du même concours recrutés en tant que stagiaires, c'est-à-dire à durée indéterminée, ils ont été recrutés, eux, comme contractuels (?). Pour échapper au chômage, ils acceptent cette mauvaise fortune avec le secret espoir et de fermes promesses de passer stagiaires au prochain recrutement. Seulement en 2007, la DE organise un autre concours et recrute en qualité de stagiaires 8 adjoints de l'éducation, parmi lesquels figurent les 6 filles révoquées au bout d'un mois d'activité, parce que titulaires d'un diplôme de grade supérieur à celui exigé pour le poste. Nos 15 contractuels ne désespèrent pas, car persuadés que d'avoir réussi au concours de 2006 leur accorderait un droit inaliénable. En juin 2008, ils sont convoqués par le chef du service du personnel qui leur apprend qu'ils risquent d'être révoqués s'ils ne passent pas l'examen de 2008. C'est la panique. Ils refusent d'abord de repasser un concours qu'ils ont réussi en toute légalité deux ans auparavant. Ensuite, l'engagement du directeur de l'éducation, dans le cas où ils se présentent à l'écrit, de prendre leur problème en charge et de peser de tout son poids auprès de la Fonction publique et du ministère, finit par convaincre les plus incrédules. Il y aura 1400 candidats à l'écrit du concours de septembre 2008 et parmi les 463 retenus, il n'y aura que 11 des 15 contractuels de 2006. C'est le désarroi et ils ne sont pas au bout de leurs déboires. Le DE devient inaccessible et, à l'oral, 20 jours plus tard, il n'en reste plus qu'un seul. Ils crient à l'injustice et au népotisme, car des lauréats sont apparentés à des proches de la direction de l'éducation, des élus et des responsables locaux. Hier, ils ont entamé un sit-in avant d'être reçus par le wali. Ils n'ont pas l'intention de se taire, car totalement convaincus d'être dans leur bon droit et d'avoir été floués par le directeur de l'éducation. Une source digne de foi de la DE nous a appris que cette situation est vécue dans 28 autres wilayas et qu'il n'y avait pas d'autre moyen que de refaire passer le concours aux contractuels. Curieux quand même que de demander à des candidats de repasser un examen auquel ils ont déjà été reçus !