Les visites inopinées des membres de la commission de la santé et de l'environnement de l'APW, effectuées au niveau des différents établissements sanitaires de la wilaya, ont révélé de graves défaillances. En l'absence de contrôles rigoureux et de sérieux de la part du personnel administratif et médical, les structures sanitaires sont à l'abandon. De nombreux problèmes ont été relevés notamment au centre hospitalo-universitaire Benbadis, à savoir le non-respect des horaires de travail, le déficit en éléments humains compétents et l'absence d'une répartition rationnelle du personnel qui paralysent forcément l'amélioration des prestations au profit de la population. Le rapport établi par la commission de l'APW fait état de la rareté des médicaments à la pharmacie centrale du CHU, ou carrément de la pénurie au niveau de beaucoup de services de cette structure sanitaire, où l'hygiène fait également défaut. En effet, il est signalé dans ce rapport que des odeurs nauséabondes se dégageaient des salles de séjour des malades et de la literie, et le nombre de lits est très souvent en deçà de la demande, non sans mentionner, au passage, la déficience flagrante en matière d'équipements hospitaliers. Les membres de la commission évoquent l'absence de sécurité au CHU, que ce soit à l'intérieur ou à l'extérieur de la structure sanitaire, et par conséquence le danger auquel sont exposés personnel, malades et visiteurs. Le document en question cite les agressions dont ont fait l'objet des employés, ainsi que des vols ayant ciblé les véhicules du personnel, en l'absence d'un parking à l'intérieur de l'hôpital. La commission estime que ce laisser-aller est dû, particulièrement, au manque de coordination entre l'administration et les différents services, ajoutant qu'un seul coordinateur est affecté à cette tâche durant la journée, pour un hôpital qui reçoit des milliers de personnes au quotidien, entre visiteurs et malades. Les membres de la commission, ayant eu également à dresser un état des lieux d'autres établissements sanitaires de la wilaya, évoquent la négligence et l'incurie qui règnent à l'hôpital Ahmed Aroua de Zighoud Youcef, notamment au niveau du laboratoire d'analyses, où 30 poches de sang, dons de citoyens, se sont avariées en l'espace d'une semaine à cause des coupures permanentes d'électricité. La perte de ce sang a poussé les donneurs à bouder ce centre. Pis encore, souligne le rapport, en l'absence d'un véhicule de collecte de sang, l'hôpital est alimenté par celui d'El Harrouche, dans la wilaya de Skikda. Les membres de la commission avertissent que l'hôpital de Zighoud Youcef risque de faire l'objet de fermeture, une fois achevé le réaménagement de l'hôpital de Didouche Mourad.