La crise dans laquelle s'est embourbé El Islah semble s'aggraver. Le mouvement a essuyé un refus à la demande d'autorisation de son congrès prévu aujourd'hui. La Direction de la réglementation des affaires générales et du contentieux (DRAG) de la wilaya d'Alger a justifié le rejet par le conflit examiné par la justice suite à une plainte. Un refus qualifié, hier, par le député dissident du parti, Hacène Laribi, de « rationnel et d'objectif » en application des lois. M. Laribi s'estimait être dans le camp des « légalistes », c'est pourquoi, dit-il, « nous avons traduit l'affaire en justice ». Ainsi il a été décidé le report du congrès - décision prise après concertation par les demandeurs des services du ministère de l'Intérieur, selon un communiqué du parti - jusqu'à ce que la justice tranche l'affaire, portée par le groupe des dissidents qui conteste la manière avec laquelle s'était faite la préparation du congrès. La partie proche de Abdallah Djaballah affirme, quant à elle, « la légitimité des différentes étapes de préparation de son congrès ». Hier, les deux parties en conflit ont été entendues, pour la seconde fois, selon M. Laribi, et ce, en attendant d'autres auditions. « La chambre a ordonné l'ouverture d'une enquête pour faire la lumière sur la gestion de tous les aspects liés à l'organique du parti, notamment sur l'utilisation des fonds par Djaballah et ses dépassements ainsi sur le règlement intérieur du parti », précise-t-il. Cela étant, la partie dissidente se dit optimiste quant à pouvoir « gagner la bataille », prétextant détenir la majorité. « Nous avons la majorité des députés, 28 sur les 42 que compte le parti à l'APN, et nous sommes prêts à une bataille décisive avec le président du mouvement Abdallah Djaballah et son entourage pour annoncer le congrès authentique pour les 29, 30 et 31 mars 2005 où aucune partie ne sera écartée », estime le député Laribi. « Nous avons refusé la politique de la fuite en avant qui a pour objectif la domestication pour une autre partie (celle s'alliant avec Djaballah, NDLR) ». Le député Laribi s'est montré très critique envers le président du mouvement qu'il qualifie même de « dictateur qui ne travaille que pour ses intérêts personnels ».