Le ministère de l'Intérieur est en train de réévaluer la situation, selon le secrétaire national chargé de l'organique. Le président du mouvement El Islah, M.Abdallah Djaballah, compte saisir dans les prochains jours les services de la wilaya d'Alger et le ministère de l'Intérieur au sujet de l'interdiction du congrès prévu initialement pour les 29, 30, 31 décembre dernier. Selon M. Benkhellaf, secrétaire national chargé de l'organique, ce «recours administratif» intervient après le rebondissement important qu'a connu le procès opposant les parties en conflit à l'occasion de la dernière audience. En effet, le 29 décembre, le ministère de l'Intérieur, cité dans la requête des «redresseurs», a décidé de se retirer de cette affaire, «n'étant pas concerné par le conflit», c'est ce qu'a déclaré sa défense. Dans sa requête, le département de M.Yazid Zerhouni a étayé «cette neutralité» principalement par le fait que «le conflit n'a pas trait aux statuts réglementaires du parti ni aux autres points cités dans la loi 97.09 sur les partis politiques». La crise se transforme ainsi en un litige entre «des individus», ôtant par là même, toutes couvertures juridiques ou autres «au mouvement de redressement», qui a visé en impliquant le ministère de l'Intérieur «à créer une crise institutionnelle», à l'image du scénario du FLN. Mais dans le cas d'El Islah, ni le ministère de l'Intérieur ni la wilaya d'Alger ne se sont engagés dans cette brouille. Selon la même source, Djaballah a de fortes chances d'avoir gain de cause. Le parti est en contact avec le ministère de l'Intérieur, «qui nous a demandé d'évaluer l'affaire», précise une source proche du parti. Et d'ajouter: «La wilaya a justifié son interdiction par la plainte intentée par les redresseurs, maintenant rien ne justifie cette décision.» Selon M.Amar Khababa, avocat de Djaballah, qui ajoute que «légalement ce dernier peut introduire un recours devant la justice». Une thèse qui semble écartée pour le moment, «nous préférons commencer par un recours administratif» précise un cadre du parti. Tout compte fait, le parti ne semble pas très pressé de tenir son congrès. «Toute est fin prêt pour ce rendez-vous important», a lancé Abdallah Djaballah jeudi dernier dans une rencontre, la première du genre après le report du congrès, avec ses militants au cinéma Rouiched d'Hussein Dey. Le chef du parti est revenu sur la genèse de la crise et toutes les tentatives de dialogue avortées par «les dissidents». Ces derniers «qui n'ont rien apporté au parti» sont qualifiés de «SDF politiques», après leur radiation. Djaballah a abordé longuement la réconciliation nationale, point nodal du programme du président Bouteflika. «Un concept que nous défendons depuis le début de la crise sécuritaire». Ce dernier défend l'amnistie générale, laquelle constitue «l'unique chemin vers la paix après l'échec du tout sécuritaire».