Les déchets de toutes sortes jonchent les abords des routes. Bouteilles de boissons alcoolisées et d'eaux minérales, sachets en plastiques de toutes les couleurs… sont jetés pêle-mêle, donnant au paysage un aspect lugubre. Ce triste spectacle est visible à travers les quatre coins de la wilaya. Même la corniche, avec ses splendides et magnifiques plages, n'y échappe pas. Que faut-il faire pour mettre fin à ces atteintes à l'environnement, au manque de civisme et à l'incapacité des pouvoirs publics à imposer des règles de conduite destinées à lutter contre ce comportement rétrograde, qui prend de jour en jour une ampleur inquiétante ? Les personnes de passage, et autres visiteurs qui empruntent, à partir de la ville de Annaba, les routes menant vers toutes les directions, découvrent ce spectacle désolant, qui s'offre à leurs yeux, notamment au niveau des pourtours des agglomérations. Ce sont surtout les terres en jachère et les abords des forêts qui sont les plus touchés par ces méfaits de l'homme. Les actions, conjoncturelles, de sensibilisation et d'information portant sur la protection de l'environnement de la pollution sous toutes ses formes ont démontré, jusque-là, leurs limites du fait qu'elles n'ont pas eu l'impact escompté sur les mentalités. Les services de l'environnement ne contrôlent, pour le moment, que les entreprises présentant des risques de pollution. L'amélioration urbaine ne repose pas uniquement sur la réfection des trottoirs, le bitumage des routes, l'aménagement des espaces verts et la démolition des constructions illicites, mais devrait aussi englober d'autres opérations de nettoiement et d'entretien, en permanence, sur l'ensemble du territoire de la collectivité, avec l'installation de poubelles le long des routes pour protéger et sauvegarder l'environnement contre les multiples agressions, et inciter les citoyens au civisme. L'opération de récupération et de recyclage des déchets solides demeure confinée à certains endroits, alors qu'elle devrait englober toute la wilaya. Se limiter à l'exploitation de la décharge de Guelta Zerga, dans la commune d'El Bouni, et aux emballages en carton des magasins pour des raisons de coût, n'est pas forcément l'unique moyen pour les entreprises de récupération et de recyclage des déchets de réaliser des profits substantiels. Ces dernières devraient étendre leur action à l'effet de récupérer les autres déchets solides, sans privilégier tel produit par rapport à un autre. A titre d'exemple, la récupération des bouteilles en verre et de celles en plastique, jetées sur les routes, représente une source de revenus non négligeable, n'exigeant pas de gros moyens matériels et humains. Au fait, où sont passées les microentreprises de l'environnement, annoncées en grande pompe par la direction de l'environnement, créées l'année écoulée, justement pour investir le créneau de la récupération des déchets ?