L'amélioration urbaine ne repose pas uniquement sur la réfection des trottoirs et le bitumage des routes. Elle doit englober le nettoiement et l'entretien permanents dans l'ensemble du territoire de la wilaya. Les déchets de toutes sortes jonchent les cités et les abords de la ville. Des bouteilles et canettes de boissons alcoolisées et d'eau minérale, sachets en plastique de toutes les couleurs, et autres détritus, remplacent la verdure. Ce spectacle sinistre est visible dans les quatre coins de la wilaya. En dépit de ses plages splendides, la Corniche n'échappe pas à la désolation. Beaucoup s'interrogent : « Que faut-il faire pour venir à bout de ces atteintes à l'environnement, notamment face au manque de civisme et à l'incapacité des pouvoirs publics à imposer des règles de conduite pour lutter contre ce comportement rétrograde qui prend de jour en jour des allures inquiétantes ? » Les gens de passage ou les visiteurs qui empruntent les routes, vers toutes les directions, découvrent ce triste décor qui agresse les yeux, particulièrement au niveau des pourtours des agglomérations. Ce sont surtout les terres en jachère et les abords des forêts qui sont les plus touchés par ces méfaits de l'homme. « Les actions conjoncturelles de sensibilisation et d'information sur la protection de l'environnement contre la pollution, sous toutes ses formes, ont montré leurs limites du fait qu'elles n'ont pas suscité l'impact escompté », constate Abdelwahab Guerbi, un universitaire de Annaba. Les services de l'environnement ne contrôlent pour le moment que les entreprises qui présentent des risques de pollution. « L'amélioration urbaine ne repose pas uniquement sur la réfection des trottoirs, le bitumage des routes, l'aménagement des espaces verts et la démolition des constructions illicites, elle devrait englober aussi le nettoiement et l'entretien permanents dans l'ensemble du territoire de la collectivité », ajoute notre interlocuteur. Il serait utile d'installer des poubelles le long des routes extra-urbaines pour protéger et sauvegarder l'environnement contre les multiples agressions dues au manque de civisme et au laisser-aller. La récupération et le recyclage des déchets solides demeurent limités à certains endroits, alors que cette activité devrait englober toute la wilaya. Se limiter à l'exploitation de la décharge de Guelta Zergaa (El Bouni) et emballages en carton des magasins ou autres pour des raisons de coût, n'est pas forcément l'unique moyen pour les entreprises de récupération et de recyclage des déchets de réaliser des profits substantiels. « Ces dernières devraient en principe se déployer à travers le territoire de la wilaya pour récupérer les déchets solides susceptibles d'être valorisés sans favoriser tel produit par rapport à un autre. La récupération des quantités de bouteilles de boissons alcoolisées en verre, canettes en métal et celles d'eau minérale en plastique, jetées le long des routes, représente une source de revenus qui n'exige pas de gros moyens matériels et humains », préconisent des universitaires.