Dans le cadre de l'assemblée générale biannuelle du Conseil européen pour les réfugiés et les exilés (ECRE), organisée à Paris par France terre d'asile et Forum réfugiés, les 68 organisations, provenant de 30 pays européens, présentent une déclaration commune résumant leur position sur la contribution française dans le cadre de la politique européenne d'asile et le pacte européen sur l'asile et l'immigration adopté le 16 octobre 2008 par le Conseil européen de Bruxelles et qui propose de bâtir une « Europe de l'asile ». « Bien qu'il prétende trouver un équilibre entre les considérations de sécurité et les droits de l'homme, le pacte comporte peu de renvois aux droits et libertés des ressortissants de pays tiers », estiment les organisations européennes. « Il ne propose aucune amélioration des garanties en matière de droits de l'homme qui aurait pu constituer la première pierre d'une politique européenne commune d'asile équilibrée. Par conséquent, nous appelons l'Union européenne à construire une Europe de l'asile fondée sur les principes de protection et de solidarité plutôt que sur la sécurité et le contrôle », ajoutent-elles dans leur déclaration intitulée « Appel de Paris pour une Europe solidaire ». Pour cela, elles suggèrent que l'Union européenne garantisse l'accès des réfugiés à « une protection en Europe » par le soutien et la présentation « des mesures en vue de réviser et d'adapter toutes les politiques et les opérations de gestion des frontières communes afin de garantir le plein respect du principe de non-refoulement aux frontières extérieures de l'Union européenne » ; l'amélioration de la « qualité et de l'harmonisation des systèmes nationaux d'asile » en réduisant avec le concours des Etats membres « les importantes divergences » qui existent entre les systèmes nationaux d'asile ; la « correction des lacunes unanimement reconnues » du système de Dublin, par « l'amélioration de l'accueil » des demandeurs d'asile en Europe en mettant fin aux « grandes divergences » constatées entre les Etats membres ; par « l'amélioration de l'intégration des réfugiés et des bénéficiaires de la protection subsidiaire » en « harmonisant » les droits des réfugiés et des bénéficiaires de la protection subsidiaire, en « reconnaissant des droits égaux aux citoyens européens et aux personnes qui ont obtenu une protection internationale » ; « afficher une solidarité avec le reste du monde » « en protégeant les réfugiés par l'adoption d'un programme européen de réinstallation qui serait un mécanisme de solidarité et de partage des responsabilités envers les pays qui accueillent le plus grand nombre de réfugiés ».