Le temps de la discorde n'est pas fini. Le FLN est loin d'être un corps homogène. Les divergences, nées de l'époque où Ali Benflis était secrétaire général du parti puis adversaire de Abdelaziz Bouteflika lors de la présidentielle de 2004 ne sont toujours pas surmontées. La révision de la Constitution, revendiquée et soutenue par la direction actuelle issue du 8e congrès bis – dit rassembleur – de février 2005 ne fait pas, semble-t-il, consensus au sein de la base. De toute façon, l'instance dirigeante décide de ne pas organiser un congrès extraordinaire pour entériner le projet de la révision de la Constitution et soutenir le président (sortant) Bouteflika pour un autre mandat. Le secrétaire général de l'instance exécutive, Abdelaziz Belkhadem, l'a signifié clairement hier lors de la rencontre avec les secrétaires des mouhafadhas et des kasmas à Alger. Le parti tiendra son conseil national avant la fin novembre, a-t-il affirmé. La réunion du conseil national sera précédée d'une rencontre avec les membres de l'instance exécutive et les parlementaires du parti. Seraient associés à cette rencontre sur la révision de la Constitution des spécialistes en la matière, a précisé M. Belkhadem, tout en affichant sa « pleine satisfaction » quant à l'annonce du réaménagement de la loi fondamentale du pays. Les parlementaires issus des deux chambres se réuniront pendant une semaine, a-t-il encore indiqué, afin de présenter les orientations nécessaires pour la prochaine étape. La machine FLN est donc mise en marche. Mais les observateurs se demandent pourquoi la direction actuelle du parti, à sa tête M. Belkhadem, n'organise-t-elle pas un congrès extraordinaire, comme prévu auparavant, pour appuyer la démarche du président Bouteflika pour un troisième mandat ? Certains d'entre eux estiment que les dissensions au niveau de la base, reflétées par la difficulté à installer les nouvelles kasmas et mouhafadhas dans plusieurs régions, y sont pour beaucoup. L'organisation d'un congrès extraordinaire ne serait pas sans conséquences sur l'avenir du staff dirigeant actuel. La réunion d'hier a été consacrée à l'organisation des structures du parti dans la perspective des échéances à venir. M. Belkhadem a appelé les responsables locaux à accélérer l'opération de structuration, notamment au niveau des kasmas et mouhafadhas qui ont connu quelques troubles qu'il a qualifiés de « normaux et sans conséquence ». L'opération de renouvellement des structures locales et régionales a commencé en 2005, au lendemain du 8e congrès bis. Quatre ans plus tard, plusieurs kasmas et mouhafadhas baignent dans des frictions internes, sans responsables dûment élus. Cela n'a pas empêché M. Belkhadem d'insister : « Le FLN va bien. » Tout en soulignant que « la Constitution nécessite une révision en profondeur à soumettre à la consultation populaire par voie référendaire lors du prochain mandat présidentiel », il dit comprendre « le caractère urgent de cette révision partielle et limitée ». Outre la suppression de la délimitation du nombre de mandats présidentiels, le FLN a effectué des propositions à même de clarifier les prérogatives du chef de l'Etat et celles du chef du gouvernement, en suggérant notamment la création du poste de vice-président. Des propositions qui ont été transmises au président de la République.