En décidant d'un plan de sauvetage de la ferme pilote de Taâdmit menacée de disparition économique, pour en faire, à moyen terme, un centre d'élevage d'ovins en vue de l'exportation, le wali vient incontestablement de placer la barre très haut. C'est sa réponse lors de la dernière session de l'APW, donnée aux élus locaux qui, bien que tardivement, ont circonscrit longuement les débats autour de la question du devenir de cette ferme qui fut jadis la fierté de la région. L'urgent, pour ce faire, a précisé le wali, réside seulement dans la recherche des outils réglementaires et les critères de faisabilité. Même si l'espoir renaît, le pari reste, faut-il le reconnaître, tout de même difficile quand on sait que cette immense exploitation agricole a souffert d'un abandon complet, vu l'état lamentable dans lequel elle se trouve. Sa superficie se réduit de plus en plus en raison de la sécheresse qui a fortement entamé son couvert végétal et le peu de moyens de production dont elle disposait. Elle est aujourd'hui obsolète pour ne pas dire hors d'usage. Son dépérissement, qui n'a soulevé aucune indignation en 18 ans de délaissement, a pu finalement, cette fois, provoquer l'intérêt vital à donner impérativement à l'activité agropastorale dans cette région où le tissu industriel est presque inexistant. 1re station d'élevage en Algérie La ferme pilote de Taâdmit, désignée autrefois par station expérimentale et mise au point le 20 mai 1919, est la première station d'élevage d'ovins en Algérie. Elle s'étend sur 6000 ha et sa vocation la consacrait à l'étude du mouton et à la sélection d'autres races. Concrètement, on y effectuait des expérimentations animales pour assurer la continuité de la race autochtone, d'une part, et son croisement avec d'autres races ovines, d'autre part. Sa mission de protection sanitaire animale consistait en la vulgarisation et en l'application de procédés de production destinés à fournir, entre autres, des béliers géniteurs sains et performants. C'est dans cette station que se faisaient également la tonte des moutons après avoir été traités contre les parasites et la constitution des réserves fourragères dites aliments de disette.