L'ombre de Athmane Baly a plané sur le ciel festif de Djanet, même si toutefois l'hommage attendu ne lui a été rendu, lors du festival de la musique et chanson touaregs qu'à travers des photos affichées ici et là. Cet homme, qui a fait sortir la chanson touareg de ses limites géographiques, a laissé son empreinte dans le registre du patrimoine musical algérien, même plus encore, il a transmis le flambeau à son fils qui promet d'assurer haut la main sa relève. Othmane Nebil Baly est le digne fils de son père qui a tété la musique des généreuses sources artistiques familiales et qui continue de suivre le chemin tracé par son défunt père et ami. « J'ai été marqué lors de son dernier concert à la salle Ibn Zeydoun, où il m'a présenté au public en annonçant que je serai sa relève. Je ne le vous cache pas, cela a été pour moi comme un choc, car le flambeau est trop lourd à porter, mais je m'y mets en espérant pouvoir aller loin », nous dit d'un ton timide et souriant Nebil Baly. Ce dernier promet de reprendre dans un album, à sortir en 2009, les chansons écrites par son père, mais qu'il n'a pas eu l'occasion d'enregistrer. « Je suis déjà sur un album avec l'ami de mon père Steve Chihan, avec qui j'ai déjà fait des concerts, dont un prochainement à Aulny-sous-Bois le 15 novembre qui sera l'occasion de rendre hommage à mon père », nous confie Nebil qui aspire à tenter des fusions musicales, lui qui maîtrise à la fois le luth et la guitare. « Ce qui est bien avec Steve, c'est cette quête de nouvelles fusions entre musique touareg et musiques du monde. Pour le moment, j'écoute différents styles et je me laisse guider par mon inspiration », précise notre interlocuteur qui exprime une admiration particulière pour la musique chaâbi. Nebil Baly, qui regrette que les albums ne soient pas bien distribués en Algérie, promet de chanter dans différentes langues, afin de permettre à un large public de comprendre toutes les émotions et la souffrance que porte en elle la chanson touareg. « Mon père a transmis à différents publics le goût de la chanson touareg, je vais essayer de faire autant. »