Bien que les signes ostentatoires annonciateurs des fêtes de fin d'année ne soient pas trop visibles à Constantine, il n'en demeure pas moins que certains pâtissiers affichent depuis quelques jours des devantures bien garnies où pères Noël en chocolat et bûches se côtoient. Certaines familles se préparent à réveillonner, en se concédant, à l'occasion, certaines largesses pour s'offrir un repas copieux au restaurant ou à défaut à la maison. Les autres commerces affichent leur « sobriété » des jours ordinaires, le réveillon étant, pour eux, un jour comme les autres. C'est d'ailleurs - peut-être - à cause de cette morosité que certains citoyens de cette ville parcourent des centaines de kilomètres pour aller réveillonner à des prix exorbitants chez nos voisins tunisiens. Certains jeunes, quant à eux, ont trouvé dernièrement le moyen de célébrer le nouvel an, discrètement et en communauté, en louant pour la nuit l'une des nombreuses salles des fêtes implantées à Constantine. Ils accueillent la nouvelle année en dansant, cloîtrés jusqu'au petit matin. Cela étant, le fait saillant de cette fin 2004, c'est l'immense banderole accrochée sur la bâtisse du Centre culturel français (CCF) par le biais de laquelle ses initiateurs présentent leurs vœux aux Constantinois à l'occasion de la nouvelle année. Pendant ce temps, le Conseil scientifique islamique (CSI), une association de religieux, s'active dans les mosquées, en placardant dans ces lieux de culte et même dans des endroits publics des communiqués à travers lesquels il appelle les musulmans à ne pas célébrer... « la fête chrétienne de fin d'année ».