En dépit des atouts et des potentialités touristiques qu'elle renferme, la commune côtière de Cap Djinet est loin de connaître l'effet escompté en matière de développement. Située à une trentaine de kilomètres à l'est du chef-lieu de wilaya, cette commune est confrontée à une myriade de problèmes dont certains semblent chroniques. Sa population qui a connu un excédent de mille âmes en dix ans en atteignant 21 000 aujourd'hui n'en finit pas avec les difficultés. Une simple virée au chef-lieu, nous a permis de constater une foultitude d'insuffisances dont certaines semblent chroniques. Saleté jalonnant toutes les artères de la ville, dégradation de la chaussée, squat des espaces publics, prolifération du commerce informel, résultat de l'absence d'autorité. Tel est la triste réalité d'une ville devant accueillir des milliers de touristes chaque année. Une ville devenue de nos jours, un vrai lieu de cache-misère où les constructions illicites, les habitations précaires et l'anarchie urbaine figurent en tête des problèmes. Ainsi, selon les statistiques établies par la DUC, cette commune occupe la deuxième place dans le classement des communes touchées par le phénomène des habitations précaires avec plus de 500 habitations. Un grand nombre d'entre elles se concentre, selon les responsables locaux dans la périphérie du chef-lieu. « Nous avons recensé plus de 400 habitations précaires au chef-lieu », nous confie le P/APC de cette commune qui ajoute que le reste se concentre au niveau des villages, notamment à Benouali et Ouled Bounoua. S'agissant des constructions illicites notre interlocuteur déplore le fait que ce phénomène soit concentré au chef-lieu. Leurs occupants sont venus pour la plupart des zones rurales de la région, voire même des villes de l'intérieur du pays. « En plus des constructions illicites qu'ils avaient construit à l'aide de parpaing pour y loger leurs familles, ces derniers ont érigé en toute impunité des locaux commerciaux et des baraques de fortune sur les bordures de la RN24 », a-t-on constaté. Ce qui a défiguré l'aspect urbain du chef-lieu et compromis la dynamique de développement de la localité. « L'illicite occupe des sites stratégiques, ce qui nous empêche de réaliser les programmes d' utilité publique affectés au profit de notre commune », reconnaît-il avant d'ajouter que l'assemblée qu'il préside « est déterminée à poursuivre l'opération de démolition de celles situées sur les bordures de la RN24 en vue d'y construire des projets et des établissements hôteliers ». Ici, tout le monde soutient que tant que le problème de l'anarchie urbaine et des constructions illicites perdure, la localité ne verra jamais le bout du tunnel. « Nous avons de grandes richesses. Et notre commune peut devenir un pôle touristique de grande valeur. Nous avons 8 km de littoral qui ne demande que d'être exploité de manière rationnelle », conclut Ahmed un jeune pêcheur tout en interpellant les autorités compétentes pour qu'elles leur viennent en aide pour sortir de la précarité qui caractérise leur localité depuis des années.