La grève nationale de trois jours initiée par la coordination nationale des syndicats autonomes de la Fonction publique a été partiellement suivie en Kabylie. Dans la wilaya de Tizi Ouzou, le débrayage a touché, dans le secteur de l'éducation, le cycle primaire et, à un degré moindre, les autres paliers. L'arrêt des cours était perceptible notamment au niveau des établissements scolaires de la commune de Tizi Ouzou, alors que dans les autres régions comme Azazga, Bouzeguène, Azeffoun, Maâtkas, Draâ Ben Khedda et Draâ El Mizan, l'appel de l'intersyndicale n'a pas eu l'effet escompté. Selon l'Unpef, le taux de suivi de la grève sur l'ensemble du territoire de la wilaya était de 65%. « On s'attendait à plus, mais la défection de dernière minute de trois organisations syndicales a créé une certaine confusion parmi la base de la coordination nationale des syndicats autonomes. Malgré les intimidations de l'administration, les travailleurs ont suivi », a estimé M. Leslous, membre du bureau de wilaya de l'Unpef. Dans la formation professionnelle, l'adhésion a été satisfaisante. Ainsi, une paralysie totale a été relevée dans les principaux centres de formation, à savoir Tadmaït, Boukhalfa, Talla Allam et le CFPA Kerrad Rachid. En revanche, la mobilisation n'était pas au rendez-vous à l'université Mouloud Mammeri. Les cours ont eu lieu normalement dans la majorité des instituts. Dans les administrations (wilaya, daïra, APC..), le débrayage était partiel. Dans le secteur de la santé, la participation était timide comparativement aux mouvements précédents. Dans la wilaya de Bouira, un taux de suivi important a été enregistré au niveau des deux secteurs d'activité, en l'occurrence l'éducation et la santé. En effet, de sources fiables, nous apprenons que 51% des établissements primaires et 49% de ceux relevant du cycle moyen ont suivi le mot d'ordre de grève. Le secteur de la santé, comme à l'accoutumée, s'est placé en deuxième position, enregistrant un suivi de débrayage avoisinant les 40%. Cette grève se veut, selon la déclaration cosignée par les représentants des différentes sections syndicales, une première sommation au pouvoir qui est appelé, selon le même document, à reconnaître le mouvement syndical comme un partenaire social, à revoir la grille des salaires et le régime indemnitaire pour permettre aux fonctionnaires de vivre dans la dignité, soutiennent-ils. A Boumerdès, le mouvement de grève a été partiellement suivi, selon nos correspondants. Le secteur de la santé vient en tête avec des estimations allant de 80 à 90% selon les grévistes. Ainsi, les hôpitaux et autres centres de santé ont été presque totalement paralysés. C'était le cas à Thenia, Boumerdès, Bordj Ménaïel, Boudouaou et Chabet El Ameur. Cependant, le personnel du secteur continue à travailler normalement à Dellys et ses environs. Nous avons constaté cependant qu'un service minimum était assuré dans tous les établissements. Les travailleurs de l'éducation n'ont que partiellement répondu à l'appel au débrayage. Les cycles secondaire et moyen ont été totalement épargnés par ce « vent de protestation ». Mais certaines écoles primaires ont adhéré au mot d'ordre de grève, notamment à Boumerdès, Bordj Ménaïel, les Issers, Chabet, Thenia, Beni Amrane, Naciria et Afir. Les estimations les plus optimistes avancent le taux de suivi de 40% dans le cycle primaire. A noter, cependant, que c'est la première fois qu'une grève dans la Fonction publique suscite une telle adhésion. Même les parties traditionnellement hostiles aux mouvements de protestation ont, cette fois, affiché leur détermination à en découdre avec les pouvoirs publics pour arracher leurs droits. C'est que « le marasme a atteint un seuil intolérable », pour reprendre la déclaration d'un groupe d'enseignants. Notons, enfin, que dans la wilaya de Béjaïa, la grève n'a pas eu l'impact souhaité tant la mobilisation était faible. Bureaux de Tizi Ouzou, Bouira, Béjaïa et Boumerdès