Entre 2004 et 2007, cette formation a raflé trois coupes d'Algérie successives. La prouesse reste, cependant, la Supercoupe, décrochée avec mérite, début novembre, à la salle omnisports de Zéralda, face à la formation Nour de Mostaganem. Cette manifestation, apprend-on de Missoum Djamel, président de cette association, est la première en son genre à être organisée en Algérie par la Fédération des sports pour handicapés, Handisport. L'équipe, encore dans le halo de la victoire, a tenu, selon les propos de son président, à rendre visite au bureau d'El Watan de Blida pour partager sa joie, mais aussi pour réclamer une reconnaissance qui soit à la mesure des efforts fournis. « Eu égard aux résultats et à la qualité des éléments dont deux sont dans l'équipe nationale, nous méritons quand même une meilleure prise en charge. A l'heure actuelle, Handisport ne nous a pas encore récompensés », a débité notre interlocuteur. Il affirme, par ailleurs, que les conditions sociales de ses joueurs sont à la limite de la précarité : tous pères de famille et non moins chômeurs ! « Si sur le plan des activités sportives, la DJS et l'actuel exécutif communal de Boufarik nous ont bien aidés, vu notre statut de handicapés, nous demandons aux autres responsables de faire de même. L'intégration sociale des joueurs est primordiale pour la pérennité de notre équipe. Nous ne demandons pas la charité, nous voulons juste un gagne-pain digne, obtenu à la sueur de notre front », a témoigné encore le président de l'Etoile filante de Boufarik. Cette discipline, créée en Autriche en 1946, est bien adaptée aux handicapés visuels. Le jeu se base essentiellement sur l'ouïe. Une balle ronde en caoutchouc comportant une clochette qui permet aux joueurs de chaque équipe, qui sont au nombre de trois, de suivre son parcours. Ce sport servait de moyen de réhabilitation pour les vétérans déficients visuels, victimes de la Seconde Guerre mondiale. Il a commencé à devenir célèbre suite à sa présentation lors des Jeux paralympiques de Toronto (Canada) en 1976. Les premiers championnats du monde de cette discipline ont eu lieu en 1978 en Autriche. Les femmes ont pratiqué officiellement le goal-ball en 1984 lors des Jeux paralympiques de New York, aux Etats-Unis. L'Algérie, depuis plus d'une vingtaine d'années, dispose déjà de 26 équipes, c'est-à-dire que c'est le premier pays arabe en termes d'effectif. Cette donne, de l'avis de Missoum Djamel, constitue un atout majeur ; ce qui donne l'espoir ainsi de la création à Boufarik d'une vraie école de relève dans cette discipline. Après l'exploit de la Supercoupe, Missoum Djamel multiplie ses efforts auprès des sponsors et des responsables locaux pour, espère-t-il, pouvoir organiser à Boufarik, pourquoi pas, un tournoi international ou du moins méditerranéen de goal-ball.