Une commission d'enquête instruite par le ministère de la Santé, composée de médecins et de cadres administratifs, est passée cette fin de semaine à Adrar pour mettre la lumière sur les causes du décès d'une patiente admise le 31 décembre dernier à la maternité de Reggane pour un accouchement. Les faits se sont déroulés le deuxième jour de la fête de l'Aïd El Adha, lorsqu'une jeune femme de 31 ans, présentant des contractions, a été admise à l'hôpital de Reggane vers 11 heures, pour un accouchement par césarienne. Dépassées par le cas clinique de cette patiente, les femmes accoucheuses ont sollicité l'assistance du médecin de garde. Ce dernier n'ordonnera son transfert vers l'hôpital d'Adrar que le lendemain à 16 heures, soit le premier janvier 2006. « Arrivée à la maternité d'Adrar, après avoir parcouru par ambulance une distance de 150 kilomètres, la patiente n'a pas eu droit à une prise en charge du gynécologue de cette structure », selon le témoignage du mari de cette patiente. D'après ce dernier, « le gynécologue en question n'avait même pas pris la peine de consulter sa femme, restée dans l'ambulance. Il avait aussi refusé catégoriquement de la libérer de son enfant, sous le prétexte que le secteur sanitaire de Reggane disposait d'un chirurgien et d'une gynécologue, donc pourquoi l'avoir transférée à son service. » « Non assistance à personne en danger » Noyée dans ses douleurs contractives, la pauvre femme était contrainte de refaire le même trajet pour atteindre encore une fois la maternité de Reggane. Arrivée à 22 heures 30', elle sera opérée une demi heure plus tard par un chirurgien. A 23 heures, un beau bébé est né, mais orphelin de sa pauvre mère qui ne s'est pas réveillée pour le tenir contre elle. La famille de la défunte a alors adressé plusieurs plaintes aux différents responsables locaux et centraux, dénonçant ainsi « le comportement irresponsable des praticiens et l'absence d'humanisme au sein de cette institution. » La défunte était un professeur de lettres arabes au collège de Bouda. Le couple avait à peine un an et demi de mariage.