Après une assemblée générale houleuse, la Coordination nationale des entreprises portuaires a décidé à l'unanimité de passer aux actions de protestation pour dénoncer le projet de partenariat avec les Emiratis pour la gestion des ports d'Alger et de Djendjen. Désabusés par les promesses non tenues du patron de la centrale syndicale, Abdelmadjid Sidi Saïd, les travailleurs des dix ports d'Algérie comptent aller jusqu'au bout de leurs revendications et ont annoncé deux journées de protestation, à savoir les 24 et 25 novembre. Lors de l'assemblée générale de samedi dernier, les représentants des travailleurs ont exprimé leur colère contre l'engagement non tenu du secrétaire général de l'UGTA à préserver l'emploi. « Nous avons dénoncé l'accord avec les Emiratis pour la gestion des ports algériens avant sa signature. Pour cela, une journée de protestation était prévue pour le 12 novembre dernier. Sidi Saïd, en tant que secrétaire général de l'UGTA, nous a réunis dans son bureau le 8 novembre et a insisté sur le gel de cette action. Il nous a promis, en contrepartie, d'entamer des consultations avec le chef du gouvernement pour garantir de prise en charge des préoccupations des travailleurs. Nous y avons cru. Mais, 24 heures plus tard, les pouvoirs publics ont annoncé la signature de l'accord avec les Emiratis, sans prendre en compte nos revendications. Même si nous sommes conscients des prérogatives de notre secrétaire général, nous estimons avoir été victimes d'un déni... », déclare M. Ghomri, secrétaire général de la coordination des syndicats des ports. Pour lui, tous les représentants des syndicats des entreprises sont convaincus de la « nécessité de passer l'action de protestation, la seule voie qui reste pour arracher nos revendications ». M. Ghomri n'a pas manqué de rappeler que l'accord signé entre les ports d'Alger et de Djendjen, avec l'émirati DP World Dubai, pour la gestion des deux entreprises, prévoit le maintien de 600 agents du port d'Alger, alors que l'effectif est de 3600. « Que vont devenir les 3000 travailleurs ? Il a pris les activités les plus rentables, constituant les 70% des recettes du port. où vont partir nos collègues ? Ce sont ces préoccupations qui nous ont poussés à aller vers des actions de protestation, en espérant que les autorités rouvrent les portes du dialogue et revoient l'accord qui a été signé... », explique M. Ghomri, en précisant que d'autres actions de protestation seront décidées, si jamais les doléances des travailleurs restent sans réponse. « Il n'est plus question de faire marche arrière parce qu'il y va de l'avenir de milliers de travailleurs », dit-il. Et d'affirmer : « Rien ne peut entraver notre volonté d'aller jusqu'au bout de nos revendications », allusion faite aux promesses non tenues du patron de la centrale syndicale, Sidi Saïd. A signaler que ce dernier a interrompu sa participation aux travaux du Bureau international du travail (BIT) — l'UGTA étant membre —, rejoignant Alger pour geler la journée de protestation qui devait avoir lieu le 12 novembre dernier. En parfait pompier, il a réussi sa mission d'étouffer toute contestation sociale, avant de repartir à Bruxelles pour suivre les travaux du BIT, où il se trouve actuellement.