Mohamed Ghomri, secrétaire général de la Coordination nationale des syndicats des ports, a estimé avoir été mis devant le fait accompli, en ce qui concerne l'accord avec les Emiratis pour la gestion des ports d'Alger et de Djendjen. Dans cet entretien, il espère que le gouvernement reviendra sur sa décision pour préserver l'emploi. Vous comptez observer, les 24 et 25 novembre, deux journées de protestation contre l'accord de partenariat avec les Emiratis pour la gestion des ports d'Alger et de Djendjen. Pourquoi avoir attendu jusqu'à la signature de l'accord ? Nous n'avons pas attendu jusqu'à la signature. Il se trouve que le dossier du port d'Alger était géré par le syndicat du port en question. Il y a eu des difficultés, mais aussi une volonté de l'écarter des négociations. Il est important de rappeler que nos positions n'ont jamais changé. Nous avons toujours exigé la participation du partenaire social dans les décisions qui engagent les entreprises, parce que nous sommes un syndicat mais aussi une force de proposition qui peut apporter un plus ou des solutions. Aujourd'hui nous sommes perdus. Nous espérons que le secrétaire général de l'UGTA pourra dégager, avec l'aide du chef du gouvernement, une solution. Le partenaire ne gardera que 600 agents sur les 3600 qui exercent. Et les autres, quel sera leur devenir ? Où vont-ils aller ? Pourquoi les autorités n'ont-elles pas pensé à une alternative pour assurer la garantie de l'emploi, comme elles l'ont promis ? Pensez-vous que les autorités n'ont pas pris en compte la question de l'emploi ? Il est vrai que le port de Djendjen vit une situation très difficile du fait de son endettement et de la baisse de ses activités. Vous savez dans quelles circonstances il a été créé, dans le cadre de la zone franche. Nous avons toujours appelé les autorités à éponger ses dettes pour qu'il puisse redémarrer, en vain. Nous aurions pu réaliser un partenariat avec d'autres ports qui sont plus rentables. Les ports d'Oran, d'Alger, de Skikda ou d'Arzew n'ont pas de moyens financiers suffisants pour entrer dans le capital social de Djendjen et redresser sa situation. Nous ne sommes pas contre le partenariat, mais nous voulons juste qu'il assure la préservation des postes de travail. Ce qui n'a pas été le cas avec les Emiratis. Est-il possible de revenir en arrière maintenant que l'accord a été signé ? Nous gardons l'espoir de voir les autorités se pencher sur cette situation. Lors de la réunion du 15 novembre, les représentants des travailleurs ont été unanimes à opter pour des journées de protestation pour attirer l'attention des pouvoirs publics. Des promesses nous ont été faites. Nous attendons de voir comment la situation évoluera. De toute façon, nous sommes décidés à aller très loin pour éviter la mise au chômage de milliers de travailleurs. Si les deux journées de protestation ne donnent rien, nous passerons à d'autres actions.