Près de 14 millions de quintaux de céréales ont été récoltés jusqu'à présent dans le cadre de la campagne moissons-battages, nous a indiqué hier Ammar Assabah, directeur de la régulation et du développement des productions céréalières. La récolte a concerné 1,7 million d'hectares, soit 40% des 3 millions d'hectares de la surface céréalière. La production céréalière devrait atteindre les 40 millions de quintaux cette année, selon les prévisions du ministère de tutelle. Une légère baisse a été enregistrée par rapport à l'exercice précédent en raison des intempéries, notamment la grêle et les inondations ainsi que l'apparition de certaines maladies. « Ces trois éléments ont fait que nous avons revu à la baisse nos prévisions », a-t-il dit en substance. Notre interlocuteur a souligné que la méconnaissance des exploitants agricoles en la matière a engendré un retard dans la lutte contre cette maladie. « Les agriculteurs ont été surpris par la rouille jaune qu'ils ne savent pas traiter. Donc ils ont tardé à réagir. Pour l'année prochaine, nous avons d'ores et déjà inscrit des mesures de sensibilisation. Il y a des dispositions préventives pour que cette maladie soit traitée à temps », confiera M. Assabah à ce sujet. Pour lui, la rouille jaune a altéré et la qualité et la quantité de la production nationale. Ainsi, 50 000 à 60 000 ha ont été infectés par ce champignon (la rouille jaune) qui à en croire M. Assabah, s'est déclaré pour la première fois en Algérie. Cette maladie a été particulièrement virulente à Constantine, Mila, et Bouira considérées comme des wilayas à fort potentiel productif. La variété du blé tendre, la HD1220, qui est la plus cultivée, a été la moins résistante à ce fléau. Questionné sur l'impact de l'invasion acridienne sur les cultures céréalières, M. Assabah a assuré que aucun dégât n'a été enregistré jusqu'à présent, n'excluant pas toutefois que ce genre de sinistre soit signalé à l'avenir. Les prévisions restent toutefois optimistes et on s'attend à une assez bonne récolte. « Cette année sera la troisième performance depuis longtemps », tient à souligner M.Assabah. Les services agricoles redoutent les incendies destructeurs. « Les agriculteurs doivent rester vigilants pour éviter ce genre de catastrophe », estime M. Assabah. La production nationale des deux variétés de blé couvre 30 % des besoins du marché national estimés à 60 millions de quintaux. Le reste est importé par l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) et des opérateurs privés. Mais la hausse des prix sur le marché international aurait poussé ces derniers à se retirer pour laisser l'OAIC faire cavalier seul dans l'approvisionnement du marché local. En outre, les importations devraient connaître une tendance à la baisse pour l'exercice en cours en raison de l'évolution de la production.